jeudi 23 février 2012

Syrie: Que sait-on de la mort de Marie Colvin et Rémi Ochlik à Homs?


Syrie: Que sait-on de la mort de Marie Colvin et Rémi Ochlik à Homs?

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Créé le 23/02/2012 à 14h33 -- Mis à jour le 23/02/2012 à 14h52

VIOLENCES - «20 Minutes» fait le point sur les circonstances de la mort mercredi des deux journalistes occidentaux...

Comment sont-ils morts?

Marie Colvin et Rémi Ochlik ont été tués mercredi à Homs, la troisième ville du pays, dans le quartier rebelle de Baba Hamro. Celui-ci, encore tenu par quelques centaines d’opposants au régime de Bachar al Assad, est visé par des bombardements quotidiens depuis plus de deux semaines. Marie et Rémi se trouvaient dans un centre de presse improvisé quand plusieurs obus sont tombés sur le bâtiment et alentours. C’est en tentant de fuir les bombardements qu’ils auraient été tués par des tirs de roquette. Trois autres journalistes occidentaux ont été blessés dans l’attaque.

Qui est responsable?

Les autorités syriennes jouent la carte de la bonne foi, et affirment n’avoir jamais été au courant de la présence de journalistes occidentaux à Homs, préférant avancer la thèse de l’accident malheureux. Plusieurs témoignages permettent d’en douter. D’abord ceux, visuels, de personnes se trouvant près du bâtiment au moment du bombardement et qui affirment que les obus visaient le centre de presse des journalistes. Ensuite et surtout, celui du reporter de Libération Jean-Pierre Perrin, présent au Liban après avoir passé plusieurs jours à Homs. Selon lui, «une communication entre officiers de l’armée syrienne interceptée par un officier libanais recommande de tuer tout journaliste surpris entre la frontière libanaise et Homs, et de faire croire ensuite [que les journalistes ont] été tués dans des combats contre des groupes terroristes».

Quelle serait la motivation du pouvoir syrien?

Avec la mort mardi de l’activiste Rami al-Sayed après qu’un obus est tombé sur sa voiture, la mort de Rémi Ochlik et Marie Colvin, ainsi que la destruction du centre de presse, les informations susceptibles de quitter Homs sont réduites à un strict minimum. Al-Sayed avait pris l’habitude de filmer quotidiennement les bombardements de Homs. Quant au centre de presse, c’était un endroit privilégié, un des seuls dans le quartier de Baba Hamro où on trouvait de l’électricité et d’où les journalistes pouvaient diffuser leurs informations. Comment le souligne Jean-Pierre Perrin: «Détruire le centre de presse, c’est anéantir tout moyen de savoir ce qui se passe à Homs. Le régime l’a fait intentionnellement.»

Les corps vont-ils être rapatriés?

C’est ce qu’ont demandé la France et le Royaume-Uni, mais Damas n’a pas pour l’instant apporté de réponse favorable. De plus, on ignorait encore jeudi où se trouvent les corps de Rémi Ochlik et de Marie Colvin.

Qu’en est-il des blessés?

La reporter du Figaro Edith Bouvier, le photojournaliste William Daniels et le photographe Paul Conroy ont été blessés dans l’attaque qui a coûté la vie à Rémi Ochlik et Marie Colvin. Sur Youtube, une vidéo montre Bouvier et Conroy, blessés aux jambes, pris en charge par des médecins syriens. Paris a demandé à Damas de faciliter leur départ de Homs à l’aide de la Croix-Rouge libanaise, mais là encore, le pouvoir syrien n’a pas apporté de réponse «satisfaisante», selon Alain Juppé. Le ministre des Affaires étrangères précise que «les blessés sont tous dans des états très difficiles et dans des conditions très préoccupantes». Certains observateurs craignent que les blessés puissent constituer un levier de pression de Damas envers les Occidentaux. Ceux-ci se réuniront vendredi aux côtés de pays arabes et du Proche-Orient à Tunis pour la réunion des «Amis de la Syrie».

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