Le Point.fr - Publié le 24/02/2012 à 09:58 - Modifié le 24/02/2012 à 12:03
Cinq millions de téléspectateurs ont assisté au face-à-face grotesque entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, jeudi soir sur France 2.
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Marine Le Pen relit faussement ses notes, se dandine sur sa chaise, plisse les yeux quand, lui, Jean-Luc Mélenchon se lance dans une diatribe sur les IVG de "confort"... Le "moment de télévision", jeudi soir sur France 2, avait quelque chose de fascinant et d'affligeant à la fois. L'audience - car c'était le but - a répondu présent : 5 040 000 téléspectateurs, 21,7 % de part d'audience. Il s'agit de la troisième meilleure audience de Des paroles et des actes après le numéro consacré à François Hollande le 26 janvier et la spéciale "primaire socialiste".
Mais plusieurs questions demeurent. Devait-on imposer à Marine Le Pen un débatteur dont elle ne voulait pas et qu'elle a traité de "faux candidat" ? La question a incendié Twitter hier soir pendant le direct. D'un côté, posons-nous la question : aurait-on imposé à François Hollande ou à Nicolas Sarkozy un adversaire dont ils n'auraient pas voulu ? Certainement pas. Marine Le Pen, elle, a eu droit à ce traitement particulier qui a également piégé Jean-Luc Mélenchon, obligeant le leader du Front de gauche à assener des coups dans le vide, des attaques sans réponse, à s'énerver tout seul, ce qui n'était pas lui rendre service. Jean-Luc Mélenchon mérite mieux que cette mascarade audiovisuelle.
En revanche, il relevait de la responsabilité du service public d'annoncer à l'antenne que Marine Le Pen avait refusé de débattre avec Jean-Luc Mélenchon. Elle s'en serait expliquée. Puis, il eût été convenable d'enregistrer un sujet dans lequel Jean-Luc Mélenchon aurait été invité à commenter le refus de son adversaire. France 2 a préféré organiser coûte que coûte le combat de coqs. C'est sûr, l'Ina possédera à terme une archive en or qu'on nous repassera en boucle pendant quinze ans toutes les fois qu'il faudra boutiquer un bêtisier pour les fêtes de Noël ou à chaque présidentielle. France 2 flirte avec la jurisprudence "gant de boxe" introduite par Paul Amar, le 1er juin 1994. Interrogé par lePoint.fr, le CSA considère qu'il n'y a pas de problème de maîtrise d'antenne.