samedi 25 février 2012

Sarkozy au Salon de l'agriculture en candidat des valeurs rurales


Sarkozy au Salon de l'agriculture en candidat des valeurs rurales

Nicolas Sarkozy au Salon de l'Agriculture, en mars 2006.
Nicolas Sarkozy au Salon de l'Agriculture, en mars 2006. (Photo. Olivier Laban-Mattei AFP)
Nicolas Sarkozy a inauguré samedi à l'heure du laitier la 49e édition d'un Salon de l'agriculture, forcément très politique à deux mois du premier tour de la présidentielle, en s'y présentant comme le candidat de la défense des "valeurs" chères au monde rural.
Privilège de sortant, le chef de l'Etat a ouvert dès 7h30 le bal des prétendants à l'Elysée qui vont se bousculer pendant huit jours dans la "plus grande ferme du monde". Bref passage dans les box pour la traite des vaches puis long échange loin des micros, sur le sable du "ring" où défilent les bêtes de concours, avec des éleveurs pas convaincus par la récente hausse de la TVA.
Sitôt tourné le dos à ses interlocuteurs, M. Sarkozy a tenu à expliquer le sens de sa visite. Même s'il a pris la précaution de rappeler qu'il y a été accueilli en tant que chef de l'Etat, c'est bien le candidat à un second mandat qui s'est présenté dans les allées du salon.

Flanqué de Frédéric Nihous

Un candidat qui, flanqué du président récemment rallié de Chasse, pêche, nature et traditions (CPNT), Frédéric Nihous, est bien décidé à afficher une proximité avec le monde rural. "C'est pas du folklore l'agriculture, c'est une activité aussi essentielle pour notre économie que l'automobile ou l'industrie spatiale", a-t-il confié d'emblée devant micros et caméras.
Tout au long de sa visite, Nicolas Sarkozy n'a donc raté aucune occasion d'afficher clairement ses convictions. Et d'égratigner ses rivaux.
A un boucher inquiet des déclarations de Marine Le Pen, qui avait affirmé que toute la viande distribuée en Ile-de-France était de la viande halal, il a répondu très fermement. "Vous avez vu, dès le lendemain, je suis allé à Rungis pour rétablir la vérité", a-t-il rappelé, "il y a des gens qui veulent gagner des voix sur le dos des travailleurs, c'est pitoyable".

Des échanges parfois musclés

Et quand on lui a demandé pourquoi il ne passerait pas dix heures au salon comme le socialiste François Hollande, Nicolas Sarkozy s'est amusé. "Il doit avoir des choses à se faire pardonner", a-t-il lâché, "il va leur expliquer pourquoi il veut travailler avec Mme (Eva) Joly (candidate écologiste à l'Elysée, ndlr) mais à mon avis, il faudra plus que dix heures"...

Le public non plus ne s'est pas trompé sur les raisons de la présence du président. Et en a profité pour revendiquer. "Les petits salaires, c'est difficile", lui a lancé un badaud. "On va encore les alléger (en charges) de 5%", a répondu le candidat de l'UMP. "10% ce serait mieux", lui a renvoyé son interlocuteur.

Parfois, les échanges ont été musclés. Ainsi avec cette productrice de légumes qui s'est plainte des charges pesant sur son activité. "Je n'ai pas besoin d'un coup de marteau pour me faire rentrer dans la tête des choses que je sais", s'est agacé le chef de l'Etat en lui rappelant son bilan.

Quatre heures de visite

Finalement, Nicolas Sarkozy a mis un terme à sa visite au bout de quatre longues heures de parcours. Un record pour lui, même s'il reste encore très loin des prestations interminables du président préféré des agriculteurs, son prédécesseur, Jacques Chirac, absent cette année pour raison de santé.
Comme l'ont montré deux sondages Ifop et OpinionWay publiés à la veille du salon, Nicolas Sarkozy a regagné dans le coeur des agriculteurs une bonne partie de la confiance qu'il avait perdue au milieu de son mandat. Avec 40% des intentions de vote au premier tour, il devance largement François Bayrou, Marine Le Pen et François Hollande, qui oscillent autour de 15%.
Alors à deux mois de l'échéance, le président candidat a quitté ses hôtes en leur livrant un dernier message en forme de slogan de campagne. "Je me sens au côté des valeurs que vous portez, celles de gens qui aiment leur travail et qui veulent en vivre", a-t-il dit, "si on partage les mêmes valeurs, j'ai besoin que vous m'aidiez à (les) faire triompher, parce que ces valeurs sont la seule façon pour que la France reste un pays fort et indépendant".

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