Par LEXPRESS.fr, publié le 29/03/2012 à 17:13
Nicolas Sarkozy, François Hollande, Marine Le Pen, François Bayrou, Nicolas Dupont-Aignan, Eva Joly, Jacques Cheminade ont défendu leurs positions sur l'agriculture
Reuters
Sept candidats ont pu défendre, jeudi à Montpellier, leurs propositions concernant l'agriculture devant le monde paysan. Eva Joly a été bien accueillie, Marine Le Pen s'est fait huée.
Sept candidats ont défendu, chacun leur tour, devant le monde paysan, et notamment devant la FNSEA, leurs positions sur l'agriculture.
Marine Le Pen
La candidate du FN s'en est pris à Xavier Beulin, le président de la FNSEA le traitant de "mauvais lobbyiste"."Vous êtes favorable aux OGM, vous espérez augmenter vos marges en les imposant aux Français, c'est votre droit, mais le mieux, c'est d'oser le dire franchement", a-t-elle ajouté sous les huées de la salle.
La dirigeante frontiste s'est déclarée "surprise" de constater que l'un des thèmes sur lesquels les candidats étaient invités à plancher "semblait plus consacré aux intérêts personnels de Xavier Beulin en tant que patron de Sofiprotéol (établissement financier de la filière française des huiles et protéines végétales) qu'à ceux des agriculteurs".
"Oui, j'assume de présider un organisme important dans une filière agricole, mais je le fais au nom des producteurs agricoles et je n'ai aucune leçon à recevoir de Mme Le Pen dans la mesure où nous essayons de rapporter de la valeur au producteur", a-t-il ajouté.
Marine Le Pen, qui devait rester pour le déjeuner avec les agriculteurs à l'issue du grand oral des candidats à l'Elysée, a "choisi" finalement de partir "ne se sentant pas la bienvenue", a-t-on précisé à la FNSEA.
Dans un communiqué ultérieur, Marine Le Pen a regretté "l'accueil réservé à (son) intervention sur les OGM". "Qu'importe, les huées ne m'empêcheront jamais de dire en face ce que les autres préfèrent taire", a-t-elle ajouté.
François Hollande a un peu tardé à monter sur scène, ce qui a provoqué des sifflets et des huées dans la salle, puis à son arrivée quelques timides applaudissements.
"Je n'oppose pas progrès et environnement", a précisé le candidat PS qui a jonglé entre soutien aux agriculteurs et défense des énergies renouvelables. Il a affiché sa volonté de poursuivre le travail du Grenelle: "Il faut 40% de bio dans les cantines", a-t-il lancé, provoquant quelques murmures dans l'assistance.
A une question posée par un représentant syndical, il a répondu que les 60 000 profs concerneraient aussi l'enseignement agricole, même privé.
La candidate d'Europe Ecologie-Les Verts s'est félicitée du "bon accueil" qu'elle a reçu lors de son "grand oral", ce jeudi à Montpellier, devant le monde rural qui a semblé à son écoute.
"L'accueil a été bon dans la salle", a déclaré Eva Joly à l'issue d'une intervention d'une vingtaine de minutes devant une salle comble, de plus de 1500 personnes, pour la plupart des agriculteurs, qui l'ont nettement plus applaudie que sifflée.
"Nos idées progressent de jour en jour, de plus en plus d'agriculteurs se mettent à l'agriculture biologique ou éco-biologique car ils s'en sortent mieux", a-t-elle affirmé.
Elle s'est défendue d'une "écologie punitive", un concept lancé par Xavier Beulin, président de la FNSEA, principal syndicat agricole français, très remonté contre les règles environnementales imposées aux agriculteurs.
Pour l'ex-magistrate, cette formule est "le vocabulaire de personnes qui ne souhaitent pas voir la réalité en face et qui pensent que nos propositions sont faites pour les punir".