vendredi 3 août 2012

Visites de Laurent Fabius et de Hillary Clinton à Dakar Professeurs et étudiants réagissent


Visites de Laurent Fabius et de Hillary Clinton à Dakar Professeurs et étudiants réagissent
Vingt-quatre heures après la visite de la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton et une semaine après celle de Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, des enseignants et étudiants apprécient diversement ces deux passages. 
Les deux hôtes ont tous rencontré le président sénégalais Macky Sall. Mme Clinton a prononcé un discours à l’Université Cheikh Anta Diop, qui contraste pour certains avec celui de Nicolas Sarkozy au même endroit en juillet 2007, tandis que Fabius a salué ‘’l’exemple’’ du mouvement ‘’Y’en a marre’’. Pour Ousmane Khouma, enseignant-chercheur en Droit public et Science politique à l’Université Cheikh Anta Diop, c’est avant tout ‘’la maturité démocratique’’ du peuple sénégalais qui a été saluée par Hilary Clinton. ‘’Elle a voulu montrer qu’elle accompagnerait la population sénégalaise sur le chemin de la bonne gouvernance’’, explique-t-il, estimant que ça ne peut être que bénéfique pour le Sénégal. ‘’Le pays doit diversifier ses partenariats, surtout quand la première puissance mondiale en fait partie’’. Selon Khouma, les Etats-Unis cherchent à renforcer leurs liens avec le Sénégal pour sécuriser la zone qui entoure ce pays : ‘’Le Sénégal ne peut être un îlot de stabilité dans un océan de désordre. Il a du poids au sein de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) et l’Union africaine et les Américains en sont conscients’’.Quoi qu’il en soit, souligne l’enseignant, les visites françaises et américaines sont l’expression d’une stratégie diplomatique. ‘’Chacun cherche à protéger son pré carré’’. Louis Mendy, professeur de littérature américaine, a le sentiment que la France et les Etats-Unis veulent être les premiers à recevoir ‘’les bonnes grâces du Sénégal’’. Et, comme Ousmane Khouma, il pense que les deux nations veulent utiliser le Sénégal pour des besoins géopolitiques : ‘’C’est important de mettre des garde-fous, prendre les devants, on ne sait jamais ce qui peut arriver’’. Côté étudiant, c’est plus ou moins le même son de cloche. Pour un doctorant en droit public, sous-couvert d’anonymat, les visites de Laurent Fabius et d’Hillary Clinton à Dakar permettent de fixer ‘’le cadre au sein duquel ils vont travailler’’. Selon lui, le Sénégal est ‘’fidèle à son histoire’’ et tient à garder de bonnes relations avec la France. Et c’est réciproque : ‘’La France fera tout pour ne pas perdre son partenaire’’. Quant aux Etats-Unis, le Sénégal ‘’ne peut se permettre de refuser une demande de leur part étant donné leur position sur la scène internationale’’. L’étudiant pense également que les deux pays sont en concurrence, chacun étant ‘’à la recherche du leadership’’. 
Aps 

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