samedi 17 mars 2012

Libye : la France va demander l'extradition d'Abdallah al-Senoussi


Le Point.fr - Publié le 17/03/2012 à 14:55 - Modifié le 17/03/2012 à 15:10

L'ex-chef des services de renseignements libyens a été condamné pour l'attentat contre le vol UTA, qui a coûté la vie à 54 Français.

Le président Nicolas Sarkozy a salué samedi l'arrestation en Mauritanie de l'ex-chef des renseignements libyens, Abdallah al-Senoussi.
Le président Nicolas Sarkozy a salué samedi l'arrestation en Mauritanie de l'ex-chef des renseignements libyens, Abdallah al-Senoussi. © Dario Lopez-Mills / Sipa
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Le président Nicolas Sarkozy a salué, samedi, l'arrestation enMauritanie de l'ex-chef des renseignements libyens Abdallah al-Senoussi et a indiqué qu'une demande d'extradition en France allait être formulée "dans les prochaines heures". "Le président de la République se réjouit vivement de l'interpellation, par les autorités mauritaniennes, d'Abdallah Senoussi, ancien chef des services de renseignements libyens sous le régime du colonel Kadhafi", indique le communiqué de l'Élysée.
Pilier du régime libyen déchu de Muammar Kadhafi, dont il était le beau-frère, le colonel Abdallah al-Senoussi, recherché par la Cour pénale internationale (CPI), a été arrêté dans la nuit de vendredi à samedi à l'aéroport de Nouakchott, en Mauritanie. "Résultat des efforts conjoints des autorités françaises et mauritaniennes, dont ont été tenues informées les autorités libyennes, cette interpellation donnera lieu dans les prochaines heures à la transmission par la France d'une demande d'arrestation aux fins d'extradition à la justice mauritanienne", précise le communiqué.

Mandat d'arrêt international

"Abdallah Senoussi fait en effet l'objet d'un mandat d'arrêt international à la suite de sa condamnation par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité dans l'affaire de l'attentat terroriste du 19 septembre 1989 contre le vol UTA 772 qui a coûté la vie à 170 personnes, dont 54 Français", rappelle l'Élysée. Abdallah al-Senoussi, 62 ans, a longtemps été chef des renseignements militaires libyens, l'"un des organes de répression les plus puissants et efficaces du régime", selon la CPI. Avec cinq autres fonctionnaires libyens, agents secrets et diplomates, Abdallah al-Senoussi avait été condamné à la perpétuité le 10 mars 1999, au terme d'un procès tenu devant la cour d'assises de Paris en l'absence des six accusés.
Ces condamnations marquaient le point d'orgue d'une enquête difficile pilotée entre 1989 et 1998 par le juge Jean-Louis Bruguière. L'attentat du 19 septembre 1989, commis à l'aide d'une valise d'explosifs embarquée à bord d'un vol Brazzaville-Paris via N'Djamena, avait tué 170 passagers et membres d'équipage au-dessus du désert du Ténéré. Cet attentat contre le vol d'UTA (compagnie française aujourd'hui disparue) a été le plus meurtrier des attentats visant la France. Avec celui commis un an auparavant, le 21 décembre 1988, contre un Boeing de la compagnie américaine Pan Am - tuant 270 personnes à Lockerbie en Écosse -, il a été à l'origine d'un blocus aérien de la Libye décidé par les Nations unies en 1992.
Dans un communiqué samedi, les familles de l'attentat du DC10 d'UTA, par la voix du président de l'association Guillaume Denoix de Saint Marc, se sont félicitées de l'arrestation d'Abdallah al-Senoussi en Mauritanie. "Nous n'avons jamais perdu l'espoir que les responsables de cet attentat soient jugés", écrit Guillaume Denoix de Saint Marc, soulignant que les familles tablent toujours sur l'arrestation des cinq autres condamnés par contumace. "Les six mandats d'arrêt internationaux émis par la France en 1999 sont valables jusqu'en 2019", rappelle-t-il.

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