samedi 17 mars 2012

Montauban : la police à la recherche du tueur de militaires


Montauban : la police à la recherche du tueur de militaires

le 17 mars 2012 à 15h04 , mis à jour le 17 mars 2012 à 15h15
Les trois militaires criblés de balles jeudi à Montauban et leur camarade tué quatre jours plus tôt dans la ville rose ont été froidement visés par la même arme, et sans doute par le même tueur au scooter. Un homme aux motivations totalement mystérieuses.
OFF - TT MONTAUBAN 06H45 - 1Les enquêteurs ont relevé des similitudes avec un crime commis dimanche à Toulouse. © TF1 News
Passée la stupeur, l'heure est aux questions dans l'affaire du tueur de parachutistes. Selon les dernières informations fournies par les enquêteurs, les trois militaires criblés de balles jeudi à Montauban et leur camarade tué quatre jours plus tôt dans la ville rose ont été froidement visés par la même arme, et sans doute par le même tueur au scooter, un homme aux motivations totalement mystérieuses.

Dans les deux cas, le tireur a agi en plein jour et en pleine rue avant de prendre la fuite en deux-roues. Dans les deux cas, il s'est servi d'un 11,43, un calibre apprécié dans la grande criminalité, pour exécuter de sang-froid ses victimes : un soldat de 30 ans du 1er Régiment du train parachutiste de Francazal (Haute-Garonne) dimanche à Toulouse, deux hommes de 24 et 26 ans du 17e Régiment de génie parachutiste jeudi àMontauban. Un troisième parachutiste âgé de 28 ans atteint àMontauban est entre la vie et la mort.
Chargeur "nettoyé"
Le meurtrier - puisqu'on recherche plutôt un seul et même homme même s'il a pu bénéficier de complicités - est aujourd'hui traqué par cinquante enquêteurs et tous les services de police judiciaire.  Des renforts venus de services spécialisés parisiens, comme la sous-direction antiterroriste (SDAT), sont également mobilisés. "Un lien de connexité indiscutable est établi entre les deux affaires. Il est possible de dire que la balle tirée à Toulouse et les balles tirées à Montauban proviennent d'une seule et même arme", a dit le procureur de Toulouse, Michel Valet, devant la presse. Le recours à la même arme, la similitude des modes opératoires, la fuite sur des scooters de grosse cylindrée de couleur sombre, l'appartenance de toutes les victimes aux paras ont convaincu la justice de dessaisir Montauban et de regrouper les deux procédures à Toulouse, a-t-il dit.

Voilà pour les éléments connus des enquêteurs. Mais pourquoi le tireur, habillé en noir et casqué, a-t-il vidé son arme jeudi à Montauban sur trois parachutistes qui retiraient de l'argent à un guichet à deux pas de leur caserne ? Treize douilles selon le procureur, 17 selon des enquêteurs, et un chargeur ont été retrouvés sur place. Selon des témoins, le tueur a écarté une personne âgée pour ne pas la blesser. Selon d'autres témoignages encore, il a retourné l'une des victimes qui rampait et lui a logé trois balles supplémentaires. Selon le ministre de l'Intérieur Claude Guéant, le chargeur retrouvé sur les lieux du crime a été "nettoyé" de toute empreinte par son utilisateur. Puis il s'est enfui sur un puissant scooter en se désintéressant de l'argent. Pourquoi, quatre jours plus tôt, le maréchal des logis chef Imad Ibn Ziaten, d'origine marocaine, a-t-il été exécuté d'une balle en pleine tête après avoir arrêté sa moto sur une esplanade, dans un quartier résidentiel tranquille ?

Montauban sous le choc essayait de comprendre. Crime de droit commun ou acte politique visant "le 17", unité qui a été déployée en Indochine, Algérie, au Liban et dernièrement en Afghanistan ? Le procureur refusait de considérer une autre similitude entre les victimes: les trois morts sont d'origine maghrébine. Le blessé est noir. "Pour moi, j'ai quatre citoyens français qui ont été victimes dans cette affaire et je m'en tiendrai là", a-t-il dit.
"Serial killer ?"
Sinon, aucune hypothèse n'est écartée, par exemple celle d'un règlement de comptes, a-t-il dit, même si les victimes étaient toutes de "très bons citoyens" dont un seul s'était signalé par un excès de vitesse. A priori, les paras de Montauban et Toulouse ne se connaissaient pas. Ils ont eu des parcours militairestrès différents, a dit le procureur: certains ont été déployés sur des théâtres extérieurs, l'un en Afrique, un seul est allé en Afghanistan, d'autres ont effectué la plus grosse partie de leur carrière en France. Interrogé sur l'éventualité d'un acte terroriste, le ministre de la Défense, Gérard Longuet, a déclaré jeudi que "toutes les pistes" devaient être examinées. Le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, s'est refusé à établir un lien avec la présence de soldats français en Afghanistan.

L'affaire est en tout cas assez grave pour que tous les services dépendant de la direction centrale de la police judiciaire soient cosaisis avec le SRPJ de Toulouse. Cela comprend la sous-direction antiterroriste. A-t-on affaire à un tueur en série ? "C'est une expression que je n'utiliserai jamais, je n'ai pas envie d'alimenter les fantasmes", a dit le procureur. En tout cas, le général Patrice Paulet, commandant de la 11e brigade parachutiste dont fait partie le régiment de Montauban, a appelé ses hommes à faire preuve de vigilance à l'extérieur des casernes. Il leur a été demandé de ne pas porter l'uniforme dans la rue.
le 17 mars 2012 à 15:04

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