vendredi 17 février 2012

Sénégal: nouveau rassemblement anti-Wade interdit par le pouvoir


Le collectif citoyen de jeunes Sénégalais "Y'en a marre" a appelé à participer "massivement" à une manifestation interdite vendredi dans le centre de Dakar contre la candidature du chef de l'Etat Abdoulaye Wade à la présidentielle du 26 février.
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Le collectif citoyen de jeunes Sénégalais "Y'en a marre" a appelé à participer "massivement" à une manifestation interdite vendredi dans le centre de Dakar contre la candidature du chef de l'Etat Abdoulaye Wade à la présidentielle du 26 février.
Pour la quatrième journée consécutive, l'opposition sénégalaise a appelé à manifester "massivement" vendredi dans le centre de Dakar contre le président Abdoulaye Wade, en dépit des interdictions répétées du gouvernement.
Le Mouvement du 23 juin (M23), qui regroupe opposition et société civile, a donné rendez-vous à ses partisans en début d'après-midi "après la prière" sur la place de l'Indépendance, près du palais présidentiel.
Pour le M23, il s'agit une nouvelle fois "de dire non à la forfaiture politique, non à la violation de la Constitution, et exiger le retrait inconditionnel de la candidature" de Wade à la présidentielle du 26 février.
Le collectif citoyen de jeunes "Y'en a marre", dont deux leaders ont été arrêtés jeudi par la police, a appelé à répondre "massivement" à cet appel "pour en finir avec le despotisme rampant".
"De nouveaux affrontements en vue aujourd'hui et demain", s'alarmait vendredi matin la presse sénégalaise, à l'image du quotidien privé Walfadjiri.
Le gouvernement a interdit la manifestation, comme il a interdit trois rassemblements du même genre depuis le début de la semaine dans le centre de Dakar.
Mercredi, quelques centaines d'opposants qui tentaient de se rassembler sur cette place de l'Indépendance avaient été dispersés par la police à coups de gaz lacrymogènes.
Mardi et jeudi, c'est un sit-in permanent de "Y'en a marre" qui a été empêché par les forces de sécurité au motif de "délit de vagabondage", cette fois sur la place de l'Obélisque, lieu symbole de la contestation anti-Wade.
Une dizaine de personnes, dont deux membres fondateurs du collectif, les rappeurs Simon et Kilifeu, ont été interpellées et même "tabassées", a affirmé "Y'en a marre".
Placés en garde à vue, "il leur est reproché d'avoir organisé et participé à une manifestation interdite", selon une source policière.
Comme pour toutes ses autres manifestations, le M23 assure avoir fait pour ce vendredi toutes les démarches "en bonne et due forme", avec l'aide de l'un des huit candidats d'opposition à la présidentielle, Ibrahima Fall.
La manifestation entre donc dans le cadre normal des activités de la campagne électorale, selon le M23, pour qui "la réponse du pouvoir" est "totalement irrationnelle et dictée par la peur".
Le gouvernement rejette cet argument, et a rappelé que tout rassemblement place de l'Indépendance reste interdit depuis juillet 2011.
La liberté de manifester "s'exerce dans un cadre bien précis", a rappelé jeudi le ministre de l'Intérieur, Ousmane Ngom, mettant "en garde tous les fauteurs de trouble potentiels".
Lorsque "des manifestations sont programmées avec un tout autre objectif qu'une campagne électorale", notamment "d'aller au palais déloger son occupant, intervenir devient un devoir", a-t-il affirmé.
Le chef de l'Etat sortant Abdoulaye Wade, officiellement 85 ans et au pouvoir depuis 2000, brigue un troisième mandat à la présidentielle du 26 février prochain face à 13 candidats d'opposition.
Le M23 estime que M. Wade a épuisé ses deux mandats légaux et juge illégale sa candidature validée et confirmée fin janvier par le Conseil constitutionnel.
Ses partisans affirment au contraire que des réformes de la Constitution en 2001 et 2008 lui permettent de se représenter.
Quatre personnes ont été tuées en cinq jours dans les manifestations de mécontentement qui ont suivi la décision du Conseil constitutionnel.
L'opposition tente depuis lors d'organiser manifestation sur manifestation à Dakar, avec une mobilisation en demi-teinte, variant de quelques dizaines à plusieurs milliers de personnes.
Plusieurs quotidiens faisaient vendredi un bilan à mi-parcours de la campagne électoral: en dix jours, "Wade a presque fait le tour du pays, (...) il multiplie également les visites de proximité et les audiences, en quête d'une consigne de vote ou d'un soutien", observait Walfadjiri.
Après avoir affiché leur "unité" contre la candidature de Wade, les principaux candidats d'opposition mènent désormais campagne chacun de leur côté, en une "campagne hybride" où ils doivent "se battre sur deux fronts", à la fois contre Wade et dans leurs meetings sur le terrain.
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