Enfin. Après plusieurs mois de pourparlers, la communauté internationale a enfin adopté jeudi soir une résolution condamnant le régime de Damas. 137 des 193 pays rassemblés à Vienne, au sein de l'Assemblée générale de l'ONU, se sont prononcés favorablement au texte. Quatorze délégations ont voté contre, dont l'Iran, Cuba, la Corée du Nord, la Chine, ou laRussie, cette dernière souhaitant que le texte souligne aussi la responsabilité de l'opposition dans le conflit. Une chose est cependant sure : cette résolution exige la fin des attaques du gouvernement officiel contre sa population civile, et encourage les efforts de la Ligue arabe pour trouver une issue diplomatique.

"C'est un soutien massif et sans équivoque au peuple syrien et à la Ligue arabe", a commenté le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé. "Après le blocage par veto du Conseil de Sécurité, chacun doit tirer les conséquences de cette mobilisation exemplaire des Nations Unies."

Une mobilisation certes, exemplaire, mais dont la portée risque d'être plus symbolique que réellement menaçante envers le régime de Bachar al-Assad. En effet, l’Assemblée générale de l'ONU, contrairement au Conseil de sécurité et ses 15 membres, est un organe consultatif n'autorisant pas le droit de veto. 

L'opposition appelle à de nouvelles manifestations
D'ailleurs, sur le terrain, la situation ne semble pas avoir évoluée, sinon tragiquement. Jeudi 16 février, 41 personnes sont mortes dans le bombardement d'Hama, dans le centre du pays, alors que l'armée loyaliste a renforcé sa présence à Deraa, plus au sud. Des pilonnages à la roquette ont continué ce vendredi matin, "les plus violents depuis 14 jours", selon un membre de la Commission générale de la révolution syrienne. "C'est incroyable, c'est d'une violence extrême, on n'a jamais connu ça. C'est en moyenne quatre roquettes tirées par minute", témoigne-t-il.

Les militants pro-démocratie ont, eux, appelé les Syriens à manifester en masse ce vendredi. "Nous ne resterons pas les bras croisés face aux attaques des gangs de la sécurité et des chabbiha (milices fidèles au régime). Dès aujourd'hui, nous allons riposter", ont-ils mentionné sur leur page Facebook"Syrian Revolution 2011".