dimanche 25 mars 2012

Au Mali, un front "anti putsch" se dessine



Le Monde.fr avec AFP |  • Mis à jour le 
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Le leader du coup d'Etat, Amadou Sanogo (troisième en partant de la droite).
Plusieurs dizaines de partis et organisations de la société civile du Mali ont annoncé dimanche 25 mars la création d'un "front" contre le putsch qui a renversé jeudi le président Amadou Toumani Touré.
Trente-huit partis politiques et une vingtaine d'associations ont formé un "Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République" (FUDR), lors d'une réunion publique à la bourse du travail de Bamako, à laquelle assistaient plusieurs centaines de personnes.
"Notre objectif est clair, c'est d'obtenir le départ de la junte. Ce coup d'Etat est anticonstitutionnel et nous n'allons pas l'accepter", a déclaré à l'AFP Soumaïla Cissé, candidat de l'Union pour la République et la démocratie (URD) - l'un des principaux partis politiques maliens - à la présidentielle qui était prévue le 29 avril."Capitaine Sanogo, dégage!", "Non au coup d'Etat!", scandaient des militants en ciblant le chef de la junte, le capitaine Amadou Sanogo.
PROPOSER UNE SORTIE DE CRISE
L'Alliance pour la démocratie au Mali (l'Adéma) et le Rassemblement pour le Mali(RPM), qui comptent parmi les principales formations politiques du pays, font également partie du "front".
Cette coalition a indiqué qu'elle allait envoyer "rapidement" une délégation pourrencontrer le chef de la junte afin d'organiser les conditions de son départ etproposer un schéma de sortie de crise.
De son côté, Solidarité africaine pour la démocratie et l'indépendance (Sadi), seul parti politique d'opposition présent dans l'Assemblée qui vient d'être dissoute (trois députés sur 147) a créé le "MP22", le Mouvement populaire du 22 mars, favorable aux mutins. "Nous soutenons la junte. Elle est venue pour rétablir l'ordre. Il fautavoir un fichier (électoral) propre pour aller aux élections, donc ça prendra le temps que ça prendra", a déclaré Oumar Mariko, l'un des leaders du Sadi, au siège de son parti.
Interrogé par l'AFP, M. Mariko, qui avait très vite salué le coup d'Etat, s'est dit prêt"sans état d'âme" à diriger un gouvernement de transition sous l'autorité de la junte. Les militaires détiennent une quinzaine de personnalités du régime déchu au camp militaire de Kati, près de Bamako, tandis que le sort de l'ex-président Touré reste inconnu.
La France demande le "retour à l'ordre constitutionnel"
La France a exhorté Amadou Sanogo, chef des putschistes au Mali, "au retour à l'ordre constitutionnel" et à s'en "tenir au calendrier électoral", a déclaré dimanche le ministre à la coopération, Henri de Raincourt.
Il a également plaidé pour une réouverture des frontières, afin "que les avions humanitaires puissent arriver (car nous faisons face) à une crise alimentaire et humanitaire assez sévère". Amadou Toumani Touré reste aux yeux de la France "le président du Mali", a souligné Henri de Raincourt. - AFP

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