mercredi 22 février 2012

Deuxième journée d'interrogatoire à Lille pour Strauss-Kahn


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par Pierre Savary
LILLE (Reuters) - L'interrogatoire de Dominique Strauss-Kahn a repris mercredi dans la caserne de gendarmerie de Lille où l'ancien directeur du Fonds monétaire international a passé la nuit après prolongation de sa garde à vue, a-t-on appris de source proche du dossier.
Dominique Strauss-Kahn, qui est interrogé depuis mardi matin par quatre policiers dans le cadre d'une affaire de proxénétisme impliquant plusieurs de ses amis, hommes d'affaires et policiers, a dormi dans une cellule de 7 m2.
Son avocate Frédérique Beaulieu est arrivée à 08h30. Il a ensuite été ausculté par un médecin, comme le prévoit la procédure, avant d'être interrogé par des fonctionnaires de l'Inspection générale de la police nationale, qui enquêtent sur le rôle du commissaire Jean-Christophe Lagarde, l'une des huit personnes mises en examen dans ce dossier.
La garde à vue de Dominique Strauss-Kahn a été prolongée de 24 heures mardi soir par les trois juges d'instruction chargés de cette affaire dans laquelle l'ancien ministre socialiste risque une mise en examen pour "complicité de proxénétisme aggravé en bande organisée" et "recel d'abus de biens sociaux".
La garde à vue peut en théorie durer 96 heures mais elle prendra fin dans la soirée de mercredi, après 48 heures, a confirmé une source proche du dossier.
La procédure peut déboucher, jeudi ou ultérieurement, sur une présentation aux juges d'instruction qui enquêtent sur un réseau de prostitution autour de l'hôtel Carlton de Lille. Dominique Strauss-Kahn aurait bénéficié des services de ce réseau en 2010 et 2011 en France et aux Etats-Unis.
LE PS PREND SES DISTANCES
Dominique Strauss-Kahn est susceptible d'être poursuivi non comme client de prostituées - ce qui est légal en France - mais pour "recel d'abus de biens sociaux", car les rémunérations des jeunes femmes ont été assurées par deux amis entrepreneurs du Nord, qui ont présenté à leurs sociétés des notes de frais.
Cette audition intervient pendant la campagne présidentielle, dont Dominique Strauss-Kahn, ministre de l'Economie (1997-1999) et directeur général du FMI (2007-2011), fut le favori avant son arrestation à New York en mai dernier sous l'accusation d'agression sexuelle sur une femme de chambre. Il a bénéficié d'un abandon de poursuites en septembre.
Le Parti socialiste et son candidat, François Hollande, ont pris leurs distances avec lui, notamment quand il a été à nouveau interrogé par la police à son retour à Paris sur la supposée agression sexuelle de la journaliste Tristane Banon en 2003. Le parquet de Paris a jugé les faits établis mais classé l'affaire sans suite pour cause de prescription.
"DSK, c'est DSK, c'est la colonne fait divers (...) Je crois que chacun a bien compris que Dominique Strauss-Kahn avait réussi a faire en sorte qu'il y ait deux vies: l'une qu'il cachait et l'autre qui était sa vie politique", a dit mercredi Michel Sapin, responsable du programme de François Hollande.
"Les seuls qui savaient ne faisaient pas de la politique. ce sont ceux qui ont participé à cette colonne faits divers", a-t-il ajouté sur l'antenne d'i>Télé.
La première secrétaire du PS, Martine Aubry, a abondé dans le même sens. "La page est tournée, même si c'est une grande tristesse pour ses amis", a-t-elle dit à l'émission Questions d'infos sur LCP.
"Aujourd'hui, les Français ce qu'il veulent savoir, ce n'est pas l'avenir de Dominique Strauss-Kahn, c'est comment on va sortir de la situation de chômage dans laquelle ils sont, le pouvoir d'achat."

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