mardi 14 février 2012

Marche silencieuse pour la joggeuse martyre dans Bouloc rongé par le soupçon


14/02 | 13:51


© AFP - Remy Gabalda
© AFP - Remy Gabalda
Les parents et voisins de Patricia Bouchon ont refait mardi dans le silence et le froid le parcours fatal effectué par la joggeuse un an plus tôt, dans la petite localité de Bouloc, près de Toulouse, où beaucoup croient que son meurtrier n'est pas loin.
Dans la campagne enneigée et sous un ciel bas, environ 250 personnes ont mis leur pas dans ceux de Patricia Bouchon derrière une banderole blanche promettant: "Pour ne pas t'oublier Pat'".
Ils ont achevé leur marche à l'entrée d'un petit chemin où ils ont rempli de roses blanches et de mimosa un panier placé à cet effet et se sont longuement recueillis.
C'est dans ce chemin que Patricia Bouchon, mère de famille de 49 ans décrite comme une battante par ses proches, a eu les vertèbres cervicales et le crâne brisés sous les coups de son agresseur avant le lever du jour, le 14 février 2011.
Comme tous les matins, ayant arrêté de fumer, elle était sortie vers 4H30 faire son jogging dans l'obscurité sur les routes de campagne, avant d'aller travailler à Toulouse, où elle occupait un emploi de secrétaire dans un cabinet d'avocats. Elle n'est jamais revenue.
Malgré d'intenses recherches, son cadavre n'a été retrouvé que six semaines plus tard, le 29 mars à Villematier, à dix kilomètres de chez elle, soigneusement dissimulé dans un conduit d'eau sous une petite route. Elle avait un gant en latex enfoncé dans la gorge.
A-t-elle été victime d'un rôdeur ? Est-elle tombée dans le piège de quelqu'un qui connaissait ses habitudes ?
Un an après en tout cas, le meurtrier n'a toujours pas été identifié en dépit d'un effort d'investigations jamais relâché, de centaines d'auditions et de plus d'une dizaine de gardes à vue.
© AFP - Remy Gabalda
© AFP - Remy Gabalda
Présente dans la marche avec son père, sa tante, ses cousins et cousines et des dizaines de Boulocains, la fille de Patricia Bouchon, Carlyne, 27 ans, a exprimé l'espoir que, peut-être, cet hommage "déclenche de nouveaux souvenirs et que cela nous apporte de nouveaux témoignages" décisifs pour l'enquête.
A Bouloc et ailleurs, elle voulait aussi "sensibiliser les gens pour qu'ils fassent attention: il y a quand même toujours quelqu'un dehors qui est dangereux".
Le meurtre a causé un traumatisme à Bouloc, dit le maire PS, Christian Faurie. En un an, le choc s'est un peu dissipé mais les femmes ne se promènent plus seules, elles n'empruntent plus les mêmes chemins.
Car le "ressenti" de beaucoup de Boulocains, c'est que le meurtrier est "quelqu'un de proche, qui connaissait le secteur, et cela a créé un malaise dans la population", admet le maire.
"Peut-être même qu'il est parmi nous", dans cette marche silencieuse, avance Francis, un retraité: "vous connaissez le vieil adage: le criminel revient toujours sur les lieux de son crime".
Le maire dit avoir du mal à le croire. Mais les enquêteurs ne donneraient pas forcément tort à Francis puisque, outre la voiture de gendarmerie qui ouvrait discrètement la marche à distance, ils étaient présents mardi à Bouloc, invisibles, en mission de surveillance.
Oui, le meurtrier est peut-être du coin, comme quasiment la totalité des hommes qui ont été placés en garde à vue à ce jour, disent-ils. Oui, il peut revenir, et est même peut-être déjà revenu. Ou alors c'est un "détraqué" de passage et le capturer sera difficile, estiment-ils.
Par Emmy VARLEY

les autres pages d'actualité

les visiteur en live