mardi 14 février 2012

SYRIE. Assiégée par l'armée, Homs plonge dans la crise humanitaire



Créé le 14-02-2012 à 09h20 - Mis à jour à 14h56      5 réactions

Vidéo - La ville subit depuis une dizaine de jours les bombardements continus des forces du régime de Bachar al-Assad.

 
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Sourd aux appels à cesser la répression, le régime syrien a poursuivi le pilonnage de Homs, assiégée depuis plusieurs jours. (SYRIAN OPPOSITION / AFP)
Sourd aux appels à cesser la répression, le régime syrien a poursuivi le pilonnage de Homs, assiégée depuis plusieurs jours. (SYRIAN OPPOSITION / AFP)
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Au moins six personnes ont été tuées dans les violents bombardements qui ont visé mardi 14 février la ville de Homs, pilonnée depuis une dizaine de jours par les forces du régime de Bachar al-Assad, selon une ONG syrienne. "Six personnes ont été tuées dans les bombardements continus sur le quartier de Baba Amr depuis ce matin", a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Le bombardement de Baba Amr qui a commencé à l'aube est le plus violent depuis cinq jours. En moyenne, deux roquettes tombent chaque minute", affirme Rami Abdel Rahmane, chef de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme. Un autre militant, Hadi Abdallah, indique que le "bombardement était d'une violence extrême, plus que les autres jours".

Les morts enterrés dans les jardins

Sourd aux appels à cesser la répression, le régime syrien a donc poursuivi lundi le pilonnage de Homs, désormais touchée par une véritable crise humanitaire. "La situation est tragique", affirme Hadi Abdallah. Les gens sont "entassés dans des abris (...) les morts sont enterrés depuis une semaine dans les jardins car même les cimetières et les tombes sont visés".
Les habitants de Homs manquent de pain, selon l'opposition, l'électricité est coupée, et la situation sanitaire ne cesse de s'aggraver. "Il y a des femmes enceintes, des gens qui souffrent de maladies cardiaques, de diabète, et surtout des blessés qu'on n'arrive pas à évacuer", rapporte encore Hadi Abdallah.
Près de Deraa, les corps de deux personnes, dont une femme enceinte, ont été remis à leurs proches. Celui d'un homme de 45 ans, mort sous la torture, a été rendu à sa famille à al-Rami.

"Tant qu'il y a un nourrisson vivant parmi nous..."

Le régime syrien a ainsi ignoré l'appel de la Ligue arabe à la création d'une force de paix commune avec l'ONU. Une idée qui divise les Européens, écartée par Pékin et à laquelle la Russie, alliée de Damas, pose des conditions.
Les affrontements entre soldats et déserteurs se poursuivent, des violences qui ont fait 11 morts dans les rangs de l'armée régulière. Mais les tirs des forces de l'ordre ne découragent pas les manifestants.
"La révolution continue tant qu'il y a un nourrisson vivant parmi nous", pouvait-on lire sur une pancarte lors d'une manifestation dans la province de Deraa, d'après une vidéo diffusée par les militants.
Les Nations unies ont affirmé de leur côté que les forces syriennes avaient "vraisemblablement"commis des crimes contre l'humanité.
Images YouTube publiées dimanche 12 février

Nouvelle tentative à l'ONU

Déjà profondément divisée sur la crise syrienne, la communauté internationale semble l'être encore plus sur la proposition d'une force de paix avancée par la Ligue arabe : Paris a mis en garde contre toute action "à caractère militaire", Moscou exigé un cessez-le-feu et Washington souligné qu'en l'absence de paix, une telle initiative était compliquée.

La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, qui a jugé "déplorable que le régime ait intensifié la violence (...) en utilisant l'artillerie et des tirs de blindés", a par ailleurs assuré que les Etats-Unis travaillaient pour "répondre aux problèmes humanitaires" et aider "ceux qui sont blessés et qui meurent".
Arabes et Occidentaux doivent lancer cette semaine une nouvelle tentative pour faire condamner Damas, cette fois à l'Assemblée générale de l'ONU - organe consultatif où le veto n'existe pas. Moscou et Pékin devraient une fois encore s'opposer à ce projet, préparé par l'Arabie saoudite et le Qatar, très similaire au texte bloqué par leur double veto le 4 février.

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