dimanche 11 mars 2012

Bachar el-Assad lance l'assaut contre la province d'Idleb


Par lefigaro.frMis à jour  | publié  Réactions (19)
Des combattants de l'Armée libre de Syrie se préparent à l'assaut des forces gouvernementales ur Idleb.
Des combattants de l'Armée libre de Syrie se préparent à l'assaut des forces gouvernementales ur Idleb. Crédits photo : Rodrigo Abd/AP

L'armée syrienne a lancé une grande offensive vendredi contre des villages du nord-ouest. Malgré les violences, la Chine et la Russie s'opposent toujours aux résolutions de l'ONU.

• Quatre villages à Idleb pris d'assaut, 50 morts dans le pays
Les forces syriennes ont lancé plusieurs assauts vendredi contre des régions rebelles tuant près de 50 civils en majorité à Idleb, à la veille de la première mission à Damas de l'émissaire international Kofi Annan, selon des militants.
Dans l'offensive la plus sanglante, 24 civils ont péri à Idleb, dont au moins 13 dans la localité d'Aïn Larose, a précisé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Alors qu'un nombre important de chars étaient massés dans le district de Jabal al-Zaouia à Idleb, les militants pro-démocratie ont dit craindre une opération d'envergure semblable à celle à Baba Amr, quartier de Homs repris par l'armée le 1er mars après un mois de bombardements sanglants et dévastateurs.
Dans d'autres secteurs rebelles de la province de Homs, 16 civils ont été tués dont 10 dans la chute d'obus et de roquettes et trois dans la dispersion d'une manifestation antirégime. Quatre civils ont péri à Hama et un autre à Alep par des tirs sur les manifestants.


• Quatre généraux font défection et arrivent en Turquie
Une dizaine d'officiers de haut rang de l'armée syrienne, dont quatre généraux et deux colonels, ont déserté leurs rangs et sont arrivés vendredi en Turquie. Ces militaires se trouvaient à Damas, Homs et Lattaquié (nord-ouest). La Turquie, qui a rompu toute relation avec la Syrie, a sévérement condamné la répression menée par le régime de Bachar el-Assad.
• Damas donne son accord pour une mission humanitaire préliminaire
La responsable des opérations humanitaires de l'ONU, Valerie Amos, a déclaré à Ankara être parvenue à un accord avec le régime syrien: «L'accord porte sur une mission humanitaire d'évaluation préliminaire conjointe dans les zones où les gens ont besoin d'une assistance urgente», a-t-elle dit de retour d'une visite en Syrie. Cette mission impliquera les agences onusiennes et les autorités syriennes, a-t-elle expliqué.
Indiquant que cette initiative ne serait qu'un «premier pas», la responsable a insisté sur la nécessité de mettre en place «un arrangement robuste et régulier afin de permettre aux organisations humanitaires d'avoir accès» aux populations affectées par les violences. «Une proposition a été soumise à l'administation syrienne et je lui demande de considérer cette affaire de toute urgence», a poursuivi Valerie Amos qui a répété avoir été «anéantie en constatant que les parties de la ville syrienne de Homs (centre) qu'elle a visitées mercredi étaient «totalement dévastées».
• La Chine veut expliquer sa position sur la Syrie
Pékin, très critiqué pour son soutien au régime de Damas, a annoncé vendredi l'envoi d'un nouvel émissaire chargé d'expliquer la position chinoise sur la Syrie. Zhang Ming, un haut diplomate, se rendra dès la semaine prochaine en Arabie saoudite et en Egypte, puis du 14 au 16 mars en France. Blâmée par divers pays pour avoir bloqué une résolution à l'ONU condamnant la répression sanglante du soulèvement populaire contre le régime de Bachar el-Assad, la Chine ne ménage pas ses efforts pour défendre sa position.
La Chine a dépêché plusieurs émissaires ces dernières semaines en Syrie et dans d'autres pays arabes. Elle a rédigé une proposition en six points appelant à un cessez-le-feu immédiat en Syrie, des négociations entre les parties au conflit mais rejetant toute intervention étrangère. Pékin s'est aussi dit prêt à soutenir l'envoi d'une aide humanitaire, sous l'égide des Nations unies ou d'un organisme «impartial», à condition que la souveraineté syrienne soit préservée.
• La Russie refuse toujours le projet de résolution de l'ONU
La Russie est opposée au nouveau projet de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, car il ne contient pas d'appel à un cessez-le-feu de toutes les parties impliquées. «Nous ne pouvons être d'accord avec le projet de résolution dans sa forme actuelle. Le texte de la résolution en discussion est déséquilibré», a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères Guennadi Gatilov. «Le problème principal est l'absence d'appel simultané à tous les parties (rebelles et forces gouvernementales, ndlr) afin de prendre des mesures pratiques dans le contexte d'un cessez-le-feu», a-t-il ajouté.
La Russie, membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, a déjà bloqué deux résolutions des Occidentaux condamnant la répression du régime syrien. Le nouveau projet «exige» que le gouvernement syrien arrête «immédiatement» toutes les violences et «appelle» aussi l'opposition syrienne à «s'abstenir de toute violence» dans le cas où le gouvernement syrien se plierait aux premières exigences de cette résolution.Des militaires russes seraient présents en Syrie pour influer sur la crise actuelle.
• L'ancien secrétaire général de l'ONU Kofi Annan va visiter les camps de réfugiés syriens en Turquie
Après sa visite à Damas samedi, Kofi Annan, émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, doit se rendre probablement le 12 mars en Turquie pour visiter des camps de réfugiés de Syriens ayant fui les violences dans leur pays et s'entretenir avec les responsables turcs. Il se rendra dans des camps situés à Hatay, dans le sud de la Turquie, proche de la frontière syrienne, où sont logés depuis mars 2011 près de 12.000 réfugiés Syriens.
Des centaines de Syriens ont récemment traversé la frontière avec la Turquie de peur d'une aggravation de la situation sécuritaire dans la province d'Idleb. Les Syriens ayant trouvé refuge en Turquie depuis le début des manifestations antigouvernementales sont principalement hébergés dans des camps à Hatay où sont aussi basés des membres de l'Armée syrienne libre (ASL), formée de déserteurs de l'armée nationale. La Turquie, qui a une longue frontière commune avec la Syrie, a rompu avec son ancien allié syrien du fait de la sanglante répression des manifestations.
LIRE AUSSI:
» Le vice-ministre syrien du pétrole rejoint l'opposition
» Syrie: l'armée lance un assaut dans la province de Deraa
» Le printemps arabe à l'épreuve
» Chambre d'hôpital avec vue sur Baba Amr

les autres pages d'actualité

les visiteur en live