dimanche 11 mars 2012

Syrie: la répression fait près de 50 morts avant la mission Annan


Selon le patron de l'ONU, Ban Ki-moon, M. Annan rencontrera samedi "matin" M. Assad et quittera Damas dimanche après des rencontres avec des responsables gouvernementaux et de la "société civile". Il se rendra ensuite dans d'autres pays de la région et verra "des dirigeants de l'opposition hors de Syrie".
Selon le patron de l'ONU, Ban Ki-moon, M. Annan rencontrera samedi "matin" M. Assad et quittera Damas dimanche après des rencontres avec des responsables gouvernementaux et de la "société civile". Il se rendra ensuite dans d'autres pays de la région et verra "des dirigeants de l'opposition hors de Syrie".
Les forces syriennes ont lancé plusieurs assauts vendredi contre des régions rebelles tuant près de 50 civils en majorité à Idleb, à la veille de la première mission à Damas de l'émissaire international Kofi Annan, selon des militants.
Alors que la répression ne montrait aucun signe de répit un an après le début de la révolte populaire contre le régime de Bachar al-Assad, l'opposition syrienne a annoncé la défection d'une dizaine d'officiers de l'armée, dont six généraux et quatre colonels, tout en minimisant sa portée.
M. Assad peut néanmoins toujours compter sur l'appui de son allié russe qui s'est opposé à un nouveau projet de résolution à l'ONU, avant une réunion vendredi soir au Caire du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avec M. Annan, puis samedi avec ses homologues arabes critiques de l'attitude russe.
Mettant à profit l'incapacité de la communauté internationale à parler d'une seule voix sur la Syrie, le régime Assad a envoyé ses forces mater les hauts lieux de la contestation, notamment à Idleb (nord-ouest), Homs (centre) et Hama (centre), selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Dans l'offensive la plus sanglante, 24 civils ont péri à Idleb, dont au moins 13 dans la localité d'Aïn Larose, a précisé l'ONG. D'autres villages ont également été attaqués.
Alors qu'un nombre important de chars étaient massés dans le district de Jabal al-Zaouia à Idleb, les militants pro-démocratie ont dit craindre une opération d'envergure semblable à celle à Baba Amr, quartier de Homs repris par l'armée le 1er mars après un mois de bombardements sanglants et dévastateurs.
"Le plus grand nombre de déserteurs (en Syrie) sont à Jabal al-Zaouia", a expliqué le chef de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Dans d'autres secteurs rebelles de la province de Homs, 16 civils ont été tués dont 10 dans la chute d'obus et de roquettes et trois dans la dispersion d'une manifestation anti-régime. Quatre civils ont péri à Hama et un autre à Alep (nord) par des tirs sur les manifestants, a ajouté l'OSDH.
Au chapitre de l'aide internationale, la responsable des opérations humanitaires de l'ONU, Valerie Amos, a déclaré après sa mission en Syrie être parvenue à un accord avec le régime pour une "mission d'évaluation humanitaire préliminaire".
A la suite de cette annonce, la Chine a offert à la Syrie une aide humanitaire de deux millions de dollars, selon les médias officiels. D'après l'ONU, quelque 1,5 million de personnes ont besoin d'une aide alimentaire et plus de 25.000 réfugiés sont recensés dans les pays voisins.
Comme tous les vendredis depuis le 15 mars 2011, des dizaines de milliers de Syriens sont descendus dans les rues. Alep, où les manifestants ont scandé "Assad Dégage!" ou "Assad, tes jours sont comptés, que Dieu maudisse ton âme", a connu sa plus grande mobilisation depuis un an, selon des militants.
Les manifestants ont aussi appelé à travers le pays à l'armement des rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL).
Avant sa mission à Damas, M. Annan, émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, a mis en garde contre davantage de militarisation qui aggraverait la situation, une position répétée par les Etats-Unis et la France.
Selon le chef de l'ONU, Ban Ki-moon, M. Annan rencontrera samedi "matin" M. Assad et quittera Damas dimanche après des rencontres avec des responsables gouvernementaux et de la "société civile". Il se rendra ensuite dans d'autres pays de la région et verra "des dirigeants de l'opposition hors de Syrie".
M. Ban a fait état de "trois priorités" pour la mission Annan: "un cessez-le-feu immédiat", "une solution politique globale" et "un accès et une aide humanitaires".
M. Annan aura cependant la tâche ardue tant les positions des protagonistes sont éloignées.
Le régime Assad ne reconnaît pas l'ampleur de la contestation et se targue du "soutien du peuple syrien" pour étouffer la contestation qu'il assimile à "des actes terroristes". L'opposition, quant à elle, refuse tout dialogue avec M. Assad et exige son départ.
De surcroît, les divisions internationales persistent. Moscou a rejeté un nouveau texte américain au Conseil de sécurité de l'ONU exigeant du régime l'arrêt "immédiat" des violences et appelant l'opposition à "s'abstenir de toute violence" au cas où le pouvoir se plierait aux exigences de cette résolution.
Les Etats-Unis ont d'ailleurs dit ne "pas (être) très optimistes" quant à un accord sur une résolution, tout en soulignant que les discussions allaient bon train. "Il y un travail important qui est en cours" pour que les positions évoluent, a souligné la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, qui rencontrera M. Lavrov lundi à New York.
Moscou et Pékin ont opposé leur veto à deux résolutions contre le régime Assad, malgré la poursuite des violences qui ont fait quelque 8.500 morts, en majorité des civils tués dans la répression, selon l'OSDH.
Les tractations diplomatiques interviennent au moment où de nouvelles défections au sein de l'armée ont été annoncées, après la première démission d'un membre du gouvernement syrien, le vice-ministre du Pétrole Abdo Hussameddine, qui a dénoncé la "brutalité" du régime.
Mais selon un opposant syrien, Fahd al-Masri, "les défections ne pourront avoir du poids que lorsque des brigades et divisions entières déserteront l'armée".
Les Etats-Unis ont conseillé vivement à ceux qui soutiennent encore le régime de "réfléchir à deux fois" avant d'obéir "aux ordres de tuer des innocents", comparant le régime Assad à une "famille de la mafia".

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