samedi 25 février 2012

Essence, électricité... les prix vont baisser à La Réunion


Essence, électricité... les prix vont baisser à La Réunion

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Par Marine RabreauMis à jour  | publié  Réactions (40)
Vendredi soir, le préfet de l'île de la Réunion, Michel Lalande, a annoncé une série de baisses de prix pour tenter de calmer le mouvement de protestations qui dure depuis quatre jours.
Vendredi soir, le préfet de l'île de la Réunion, Michel Lalande, a annoncé une série de baisses de prix pour tenter de calmer le mouvement de protestations qui dure depuis quatre jours. Crédits photo : RICHARD BOUHET/AFP
 

Le carburant sera moins cher de 8 centimes d'euro dès le 1er mars. Les prix d'une quarantaine de produits de première nécessité seront au moins gelés. Un tarif social de l'électricité sera mis en place. Mais la rue reste sceptique.

La nuit de vendredi à samedi a été plus calme à la Réunion, mais les mesures en faveur du pouvoir d'achat annoncées vendredi soir n'ont pas permis d'éteindre le feu de la contestation contre «la vie chère». Parmi les coups de pouce énoncés, la baisse des prix de l'essence, le gel ou la diminution des prix de 40 produits de première nécessité, et un tarif social de l'électricité.
Des mesures «insuffisantes» et «incomplètes», selon les protestataires. La Réunion enregistre un taux de chômage de 29,5% et explose à 60% pour les jeunes de moins de 25 ans. Les minimas sociaux sont les mêmes qu'en métropole mais le coût de la vie y est plus cher.
• Baisse de 8 centimes d'euro par litre d'essence et de gazole
À partir du 1er mars, et jusqu'à la fin de l'année, le prix de l'essence à la pompe sera diminué de 8 centimes par litre. La question des carburants est essentielle pour les Réunionnais, contraints de se déplacer en voiture ou en scooter tant les transports en commun sont rares et désorganisés. Dans le département, un litre d'essence Sans plomb 95 coûte 1,66 euro, soit plus que la moyenne française à 1,58 euro (record absolu au 17 février 2012), mais le diesel ne coûte «que» 1,29 euro (contre 1,42 euro en moyenne dans toute la France).
Chaque mois, les prix des carburants à la Réunion sont fixés par arrêté préfectoral, en fonction de la variation des coûts d'approvisionnement. Ce rabais de 8 centimes d'euro sera ainsi décidé chaque mois et obtenu grâce à un allègement de la fiscalité. Il sera financé par un renoncement des collectivités et de la chambre de commerce à certaines taxes, alors que les importateurs de produits pétroliers consentiront un effort.
En France, pour chaque litre d'essence payé, la TIPP (Taxe intérieur sur les produits pétroliers) est fixée à 60 centimes d'euro pour le Sans plomb et à 42 centimes pour le diesel. Dans certains cas - c'est celui de la Réunion -, une fraction de la TIPP a été attribuée aux régions, qui peuvent en moduler le taux. Par ailleurs, le préfet souhaite la mise en place d'un nouvel espace de stockage de carburants, afin d'instaurer une concurrence face au monopole de l'unique société de distribution de carburants sur l'île.
En outre, le président UMP du conseil régional, Didier Robert, va supprimer l'«octroi de mer» sur le carburant, taxe locale rapportant 24 millions d'euros par an, perçue par la Région et répartie ensuite avec les autres collectivités.
• Gel ou baisse des prix des produits de première nécessité
Les prix de quarante produits de première nécessité vont faire l'objet soit d'une baisse soit d'un gel. La liste sera élaborée avec les distributeurs et les consommateurs et publiée jeudi prochain.
Le conseil général a précisé que parmi ces produits, il y aurait «une dizaine de produits pays, c'est-à-dire produits localement comme le lait, l'huile, les couches, l'eau de javel, le porc ou encore le poulet, qui baisseraient de 20 à 30%». Un effort de 23 millions d'euros pour cette collectivité, présidée par Nassimah Dindar, qui table aussi sur un effort des producteurs. Des négociations doivent se poursuivre durant le week-end.
À la Réunion, les minimas sociaux sont les mêmes qu'en métropole. Parmi les 830.000 habitants sur l'île, 52% vivent sous le seuil de pauvreté, soit avec moins de 795 euros. 30% sont au chômage. Chez les jeunes de moins de 25%, le taux de chômage explose à 60%. Or la population à la Réunion est jeune: 56% a moins de trente ans. Pour autant, les prix des biens de consommation, de l'alimentation à l'habillement, y sont plus chers qu'en métropole, car la plupart sont importés. Selon les chiffres de l'Insee, les prix étaient en 2009 15,6% plus chers à la réunion qu'en métropole. En 2010, l'écart s'est réduit à 12,4%, pour un panier de consommation moyen, loyer compris. Par comparaison, en Guadeloupe, les prix sont 14,8% plus chers en moyenne qu'en France métropolitaine (en 2010), 16,9% plus onéreux en Martinique et 19,6% en Guyane.
• Un tarif social pour l'électricité
L'effort consenti sur le front de l'électricité devrait représenter une diminution de l'ordre de 40% sur la facture des Réunionnais concernés. Le préfet a précisé que les familles percevant les minimas sociaux et des salaires jusqu'à 1,4 Smic sont visées par ce tarif social. EDF appliquera ces tarifs financés par le conseil général.

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