samedi 25 février 2012

LE YÉTI, VOYAGEUR À DOMICILE


LE YÉTI, VOYAGEUR À DOMICILE

Chroniques d'un voyageur à domicile qui ne voulait pas conquérir le monde, mais être conquis par lui.

Marine Le Pen frappée par le syndrome Chantal Goya

Le Yéti
yetiblog.org
Publié le 25/02/2012 à 10h46
Et si, lors de l'émission de David Pujadas, « Des paroles et des actes » sur France 2, Marine Le Pen, visiblement décontenancée par les assauts d'un Jean-Luc Mélenchon indésirable, avait été victime du syndrome Chantal Goya ?
Rappelez-vous, ça se passait le 13 décembre 1985, sur le plateau de l'émission de Patrick Sabatier, « Le Jeu de la vérité ». Invitée : la chanteuse Chantal Goya, alors idole des très jeunes et de leurs grands-parents.
Soudain, patatras, le pétage de plomb en direct, sous l'œil impitoyable des caméras, la descente en flamme, la déculottée sévère. De plus de 250 concerts par an, la vedette déboulonnée en un soir n'allait plus en donner qu'une petite dizaine sur la même période, en rasant les murs.
Impossible de trouver une vidéo de cette émission pourtant culte. Brûlée, sacrifiée, anathématisée. Mais celle où la pauvre Marine Le Pen broie manifestement du noir et du papier devant un Mélenchon déchaîné et un Pujadas dépassé, est encore elle, bien visible (enregistrez-la, on ne sait jamais).

« Elle a fermé sa gueule, hein ! »

Oh bien sûr, les éditorialistes du microcosme tentèrent d'éteindre l'incendie. En appelèrent au match nul, non pour rehausser l'image ternie de la fille de son père, mais pour essayer d'associer à cette étonnante débâcle son adversaire du soir.
C'est qu'il importe de cantonner ces deux débatteurs-là à une « petite finale », la grande étant par avance promise aux deux champions élus par les sondages.
Il n'empêche que cette émission assez choc pourrait bien avoir marqué les esprits plus profondément que ne le pensent ou ne ne le souhaitent les chroniqueurs mondains et les discutailleurs de comptoir.
D'ailleurs, les premières réactions spontanées recueillies sur le vrai terrain ne manquent pas d'interpeller. Ainsi, au marché de la Courneuve, lieu populaire s'il en est, le vendredi matin suivant :
Un vieil homme :  « Mélenchon, c'est ç'ui qui s'est engueulé avec madame Le Pen hier soir ? »
Une dame : « J'l'ai vu, elle a rien su répondre, hein, rien du tout ! »
Un passant : « Lui, il était comme ça hier [pouce en l'air] ! Elle a fermé sa gueule, hein ! »

L'idole au bas du piédestal ?

Eh oui, le problème pour un ou une responsable d'un de ces partis régressifs où le coup de menton prévaut à tout argument, c'est que leur aura repose sur le mythe du chef et de son irrésistible autorité.
Que ce mythe s'effondre et c'est l'idole qui dégringole du piédestal. Ce qu'avait réussi un Jean-Marie Le Pen, il semble que sa fille n'ait guère le talent et la stature suffisants pour le reproduire. On se rappellera comment la même avait déjà été mise KO par Anne-Sophie Lapix sur Canal +.
Trop tôt pour mesurer encore l'impact de la déconfiture subie par Marine Le Pen devant Jean-Luc Mélenchon ce soir-là. Mais il ne faudrait pas trop que les camouflets se reproduisent si l'ingénue ne veut pas se retrouver dans la posture piteuse de sa cousine Bécassine.
D'autant, n'en déplaise à nos feuilletonistes, que l'attaque de Jean-Luc Mélenchon s'appuyait sur des arguments sensibles aux milieux populaires, comme ce « salaire parental » des femmes, fixé par Marine Le Pen en-dessous du seuil de pauvreté et de ce que la plupart d'entre elles touchaient déjà en matière de RSA !

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