jeudi 29 mars 2012

Bayrou de plus en plus cajolé par la droite



Par Philippe Lesaffre, publié le 29/03/2012 à 16:13, mis à jour à 16:16
Bayrou de plus en plus cajolé par la droite
François Bayrou, courtisé à droite...
AFP PHOTO / BERTRAND LANGLOIS

La majorité présidentielle ne cesse de faire des appels du pied au candidat du Modem, qui stagne dans les sondages, en vue du second tour. François Bayrou va-t-il, pour autant, se décider? Rien n'est moins sûr... 

François Bayrou perd des points dans les sondages. Le troisième homme de 2007 ne parvient plus à dépasser, pour l'instant, les 13% d'intentions de vote. Mais, paradoxe, il reste populaire dans les enquêtes d'opinions. Encore mieux: il gagnerait à tous les coups, face à Hollande ou Sarkozy, au second tour de la présidentielle.  
Comme ce scénario semble désormais improbable, ses adversaires commencent à lui lancer des fleurs. Pas François Hollande qui a plutôt l'oeil rivé sur sa gauche et sur Jean-Luc Mélenchon, qui monte, qui monte. Mais ses opposants de la majorité qui tentent de le draguer, lui et ses électeurs, en vue du second tour.  
Comme Valérie Pécresse, qui a laissé entendre que l'élu du Béarn pourrait devenir le successeur de François Fillon en cas de réélection de Nicolas Sarkozy. A-t-elle suivi les conseils d'Edouard Balladur? "C'est une erreur de laisser entendre que Juppé peut devenir Premier ministre. Il n'apporte pas une voix à Sarkozy, aurait expliqué Balladur, selon Le Canard enchaîné. Entre les deux tours, il faut clairement laisser entendre aux électeurs centristes que Bayrou ira à Matignon. C'est notre seule chance de gagner."  
"C'est la même équation qu'en 2007 mais la différence cette année, c'est que François Bayrou fera nettement moins bien au premier tour, renchérit un ministre en exercice. Et donc, il n'aura pas d'autre choix que d'appeler à voter pour Nicolas Sarkozy." Car, souffle François Fillon, ce mercredi sur France Inter, le candidat MoDem "représente un courant de pensée proche de celui de la majorité" et le centre et l'UMP ne doivent "rien commettre d'irréparable" pour pouvoir discuter après le premier tour. 
Sarkozy ne s'inquiète pas
En juillet dernier, le député béarnais avait confié, à quelques journalistes, qu'il était prêt à prendre ses responsabilités pour la présidentielle. Et donc, à donner une consigne de vote? Rien n'est moins sûr. Depuis, il a reculé sur cette question. Cela risquerait de le décrédibiliser. Car s'il appelle, à titre personnel, par exemple, à voter pour le candidat de droite, la gauche raillerait son positionnement de centre-droit. Et vice-versa.  
Et comment l'auteur d'Abus de pouvoir en 2009, pamphlet contre l'actuel hôte de l'Elysée, qui ne cesse, par ailleurs, de critiquer le programme de François Hollande, peut-il décider entre ces deux favoris de l'élection?  
"Il ne se trompera pas, il n'est pas socialiste", veut croire Alain Juppé, pourtant critique sur sa décision de poursuivre la campagne malgré la tuerie de Toulouse. L'un des membres de son équipe de campagne, Jean Arthuis, abonde en ce sens, dans un entretien accordé à Mediapart: "Il y a des positions à gauche qui sont difficilement compatibles, mais il faut qu'on en discute."  

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