jeudi 29 mars 2012

La France interdit son territoire à des prédicateurs "extrémistes"



PARIS — Après les tueries de Montauban et Toulouse commises par un jeune fanatique se réclamant d'Al-Qaïda, la France a fermé jeudi ses portes à des prédicateurs "extrémistes" qui étaient invités à un rassemblement en région parisienne.
L'influent Cheikh sunnite qatari Youssef Qaradaoui, avait déjà été déclaré "indésirable" par le président Nicolas Sarkozy qui a appelé en début de semaine l'émir du Qatar pour lui faire part de ce sentiment. Egalement critiqué en France, l'imam égyptien Mahmoud Al-Masri s'était désisté.
Jeudi, la France a décidé d'interdire son territoire au Palestinien Akrima Sabri, aux Saoudiens Ayed Bin Abdallah Al Qarni et Abdallah Basfar, et à l'Egyptien Safwat Al Hijazi.
Tous devaient intervenir du 6 au 9 avril au Bourget à la "29e rencontre annuelle de l'islam de France" de l'Union des organisations musulmanes de France (UOIF), proche des Frères musulmans, dont les responsables, reçus jeudi Place Beauvau, n'avaient pas encore réagi.
Ne pouvant pas le priver de visa parce que citoyen suisse, le gouvernement a regretté la venue de l'islamologue Tariq Ramadan qui a encore attisé la colère des autorités françaises en déclarant que l'histoire de Mohamed Merah, le tueur de Toulouse et Montauban, "renvoie la France à son miroir". "Il finit jihadiste sans réelle conviction après avoir été un citoyen sans réelle dignité", a jugé le petit-fils du fondateur des Frères musulmans, Hassan el-Banna.
Les meurtres de Merah ont remis la sécurité et la place de l'islam au centre de la campagne électorale, et ont pesé dans la décision du gouvernement annoncée par un communiqué des ministères de l'Intérieur et des Affaires étrangères.
Le Front national et le député PS Manuel Valls ont dénoncé le week-end passé l'invitation adressée par l'UOIF aux prédicateurs à Youssef Qaradaoui et Mahmoud Al-Masri.
"Alors que la France est frappée par des extrémistes qui l'attaquent au nom d'idéologies ou de croyances dévoyées, il est capital que ces libertés s'exercent dans le cadre de la loi et dans le respect des valeurs fondamentales qui sont les nôtres: les droits de l'Homme, l'égalité entre les hommes et les femmes, la laïcité, le respect des religions et des opinions des autres, le refus des communautarismes", a justifié le communiqué officiel.
Selon le gouvernement, "les positions et les propos tenus par ces personnes qui appellent à la haine et à la violence portent gravement atteinte aux principes de la République et, dans le contexte actuel, représentent un fort risque de troubles à l'ordre public".
Selon une source gouvernementale française, Akrima Sabri, ex-grand mufti de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem, aurait affirmé que "des centaines de femmes sont prêtes à se sacrifier ou à sacrifier leurs propres enfants" pour la cause palestinienne.
Le Saoudien Al Qarni, très populaire en raison de ses émissions télévisées aurait lui qualifié, dans un ouvrage, les juifs de "frères des singes et des porcs". Son compatriote Abdallah Basfar, imam d'une mosquée de Dheddah et récitateur de Coran très prosélyte, il aurait légitimé "le fait de battre son épouse si elle n'obéit pas à son mari"
Quant à Al Hijazi, prédicateur salafiste très connu en Egypte où il s'est illustré par son activisme lors de la révolte contre l'ex-président Hosni Moubarak, il aurait revendiqué son antisémitisme appelant sur une chaîne de télévision à "dévorer les juifs avec (les) dents", selon la même source.

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