samedi 31 mars 2012

Plateforme Total: la torchère éteinte, reste à colmater la fuite de gaz



publié le 31/03/2012 à 11:35, mis à jour à 18:06
Plateforme Total: la torchère éteinte, reste à colmater la fuite de gaz
afp.com/-

ABERDEEN (Royaume-Uni) - La torchère qui faisait craindre une explosion sur une plateforme de Total en mer du Nord évacuée le week-end dernier s'est éteinte, a annoncé samedi le groupe pétrolier français, qui peut désormais concentrer ses efforts sur les opérations de colmatage.

"La torchère s'est éteinte d'elle-même, ce à quoi nous nous attendions", a déclaré à l'AFP un porte-parole de Total, Brian O'Neill, depuis Aberdeen, ville écossaise où le groupe a mis en place une cellule de crise.
Total a fait cette première observation vendredi à la mi-journée lors d'un vol de reconnaissance des installations off-shore situées à 240 km au large d'Aberdeen. Des bateaux de la société sur zone ont pu confirmer samedi cette information après n'avoir constaté aucune activité de la torchère pendant la nuit.
L'extinction de la torchère, dont le rôle est de brûler le gaz résiduel au niveau d'une plateforme, signifie qu'il n'y a désormais plus de risque d'explosion, a estimé Simon Boxall, océanographe à l'université britannique de Southampton (sud). "C'est maintenant sans danger, avec des précautions d'usage", a-t-il déclaré à l'AFP.
Des experts craignaient que le gaz, qui se répand sous forme de condensat et de nuage volatile, n'entre en contact avec la torchère restée en activité après l'arrêt électrique de la plateforme.
Total va maintenant "pouvoir approcher la plateforme par bateau pour évaluer la situation", a estimé Simon Boxall, précisant que le survol prolongé du site par hélicoptère était trop dangereux en raison du risque de déclenchement d'une étincelle susceptible d'embraser le gaz.
La plateforme du champ d'Elgin, où travaillaient plus de 200 personnes, est totalement évacuée depuis lundi, et une zone d'exclusion est en place à proximité, en raison du danger. Total a reconnu qu'il s'agissait de son "plus gros incident en mer du Nord depuis au moins dix ans".
L'origine de la fuite se situe à environ 4.000 mètres en-dessous du plancher marin, et le gaz à haute pression s'échappe au niveau de la plateforme.
Total s'est défendu samedi d'un manque de transparence dans sa gestion de cette fuite de gaz, refusant dans le même temps de répondre aux critiques qui lui reprochent d'avoir minimisé les risques.
"Nous avons informé les autorités de la manière la plus claire en donnant tous les éléments que nous avions", a affirmé à l'AFP un porte-parole du groupe à Paris.
"Nous avons un devoir de transparence, ça fait partie de mon travail", a déclaré de son côté le PDG de Total, Christophe de Margerie lors d'une intervention à Rennes (ouest de la France), selon des propos rapportés sur le compte officiel Twitter du groupe.
Total, qui a concédé cette semaine que la fuite sur le champ d'Elgin, à 240 km au large d'Aberdeen (Ecosse), constituait son "plus gros incident en mer du Nord depuis au moins dix ans", a essuyé des critiques notamment de Greenpeace et des autorités régionales sur sa communication.
Sur place, le groupe s'en est tenu pour l'essentiel à la diffusion de communiqués quotidiens jusqu'à l'organisation de sa première conférence de presse à Aberdeen vendredi, cinq jours après le début de la fuite qui a entraîné l'évacuation de sa plateforme le week-end dernier.
Dénonçant sa "politique d'information insuffisante", l'organisation écologiste a décidé l'envoi depuis l'Allemagne d'un navire de recherches, attendu à proximité de la zone lundi matin.
Total avait expliqué vendredi avoir "lancé" en parallèle deux opérations pour tenter de colmater la fuite: étouffer le puits à partir d'une base flottante et forer deux puits de dérivation pour soulager la pression du gaz et permettre l'injection de boues pour sceller la fuite. Ce dernier scénario peut prendre jusqu'à six mois.
"Nous lançons le forage de puits de dérivation" pour tenter de colmater la fuite, a déclaré samedi le patron de Total, Christophe de Margerie, selon des déclarations de son PDG faites à Rennes (ouest de la France) et publiées par la société française sur son compte Twitter.

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