dimanche 1 avril 2012

Forsane Alizza réfute tout lien terroriste


Le Point.fr - Publié le 01/04/2012 à 17:18 - Modifié le 01/04/2012 à 17:48

Dix-sept islamistes radicaux, maintenus dimanche en garde à vue, sont soupçonnés de vouloir "faire le djihad en France".

L'interpellation du leader de Forsane Alizza, Mohammed Achamlane, vendredi, près de Nantes.
L'interpellation du leader de Forsane Alizza, Mohammed Achamlane, vendredi, près de Nantes. © Jean-Sébastien Evrard / AFP
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Dix-sept islamistes radicaux présumés, maintenus dimanche en garde à vue plus de 48 heures après leur arrestation, sont soupçonnés par les enquêteurs de vouloir "faire le djihad en France" autour du groupuscule dissous Forsane Alizza, ce que réfute l'entourage de certains d'entre eux. L'enquête est centrée sur le groupuscule salafiste radical dissous en février Forsane Alizza ("Les Cavaliers de la fierté"), dont le "porte-parole" Mohammed Achamlanea été arrêté lors du coup de filet opéré vendredi en Ile-de-France, à Toulouse, à Marseille, dans les régions nantaise, lyonnaise et dans le Gard.
Ont été saisis "beaucoup d'ordinateurs, des puces, de l'armement, de l'argent, 10 000 euros en petites coupures, quatre kalachnikov, huit fusils, sept ou huit armes de poing, un Taser, des bombes lacrymogènes" et "un lot impressionnant de kalachnikov à Marseille", a détaillé dans La Provence le patron de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) Bernard Squarcini. Au moins deux de ces kalachnikov sont inaptes au tir, selon une source proche de l'enquête.

"Faire le djihad en France"

Malgré la dissolution de Forsane Alizza, les membres de ce "groupe constitué, d'une véritable dangerosité", continuaient à "suivre un entraînement physique", "recherchaient des armes", selon Bernard Squarcini. "L'idée, c'est de faire le djihad (guerre sainte) en France" et "ils semblaient préparer un enlèvement", a-t-il ajouté. Mohammed Achamlane, un Français de 34 ans, avait récemment jugé "possible" un recours à la lutte armée "si l'islamophobie s'intensifie". Sur son site, désormais fermé, le groupuscule recherchait "toute sorte de compétences, mais surtout des soldats".
Achamlane "réfute fermement" tout lien avec une entreprise terroriste, selon son avocat, Me Benoît Poquet. Il répond "calmement" aux enquêteurs, a-t-il affirmé. Autre figure de Forsane Alizza, un Français de 23 ans, Samir A., interpellé à Bagnols-sur-Cèze (Gard), est décrit par des voisins comme "un illuminé, violent", selon Midi libre. Il présidait l'association-écran du groupuscule salafiste. D'autres membres du groupe dissous ont été arrêtés dans le Rhône : un Français de 36 ans, à Villeurbanne, décrit par ses voisins comme un père de famille "discret mais poli", et un Algérien de 49 ans, à Givors, qui, selon une voisine de son HLM, portait un turban et était entièrement vêtu de noir comme toute sa famille. 

Dénoncer "l'islamophobie grimpante"

En 2010, il avait été condamné à deux ans de prison, dont un ferme, pour avoir privé de soins ses cinq enfants, qui ne sortaient jamais, n'allaient pas à l'école et avaient des carences en vitamine D par manque d'exposition au soleil. Selon des témoignages, parmi les autres membres de Forsane Alizza interpellés figurent un Français de 35 ans arrêté à Toulouse, assistant ingénieur selon La Dépêche du Midi, et un autre âgé de 43 ans arrêté dans les Hauts-de-Seine. À Toulouse aussi, un agent de sécurité du métro de 23 ans a été interpellé, selon sa demi-soeur qui affirme ne lui connaître aucun lien avec Forsane Alizza. Il n'a jamais eu affaire à la justice et sa famille lui avait interdit "certaines fréquentations" à la mosquée, où il n'allait plus, dit-elle, sans exclure qu'il ait pu consulter des sites islamistes.
Deux autres interpellations ont eu lieu à Marseille, dans un quartier tranquille du 5e arrondissement. Selon une voisine, il s'agit d'un homme d'une trentaine d'années qui portait une tenue religieuse traditionnelle et de sa mère, "voilée de la tête au pied" et récemment convertie à l'islam. Une femme en voile intégral, qui habite en région parisienne, a expliqué dimanche avoir quitté Forsane Alizza, qu'elle avait rejoint pour dénoncer "l'islamophobie grimpante". "Puis l'ambiance a changé avec l'arrivée de jeunes qui manquaient d'éducation", a-t-elle ajouté, assurant : "Il n'y a pas d'entraînement armé à Forsane Alizza."

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