dimanche 1 avril 2012

Les "Amis de la Syrie" reconnaissent la légitimité de la rébellion



le 01 avril 2012 à 16h27 , mis à jour le 01 avril 2012 à 16h36
Dossier : Révolte en Syrie
Une réunion des "Amis de la Syrie" se tenait dimanche à Istanbul, sur fond de poursuite des combats entre armée et rébellion, alors que le régime a accepté un plan de paix. Alain Juppé a insisté sur la nécessité de "fixer une limite dans le temps" au régime de Damas.
Syrie : manifestants opposés à Bachar al-Assad, Idleb, 22/2/12Syrie : manifestants opposés à Bachar al-Assad, Idleb, 22/2/12 © AFP/Bulent KILIC
Réunis en Turquie, les "Amis du peuple syrien" ont resserré l'étau dimanche sur le régime de Damas, qui poursuit sans relâche ses pilonnages meurtriers sur des zones urbaines, ignorant un plan de paix international qu'il a pourtant accepté. Plan que les occidentaux espèrent bien imposer à Damas, malgré les réticences de certains membres de la communauté internationale.


Les représentants de plus de 70 pays se sont rendus à Istanbul pour"accroître la pression" sur le régime syrien. Toutefois, d'importants acteurs étaient absents, dont la Russie, la Chine et l'Iran, principaux soutiens du régime syrien. Kofi Annan et le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, étaient également absents.

Quoiqu'il en soit, cette réunion a d'abord été l'occasion de faire le point sur la situation sur place. Situation catastrophique selon Hillary Clinton et Alain Juppé qui n'ont pas été avares de critiques à l'encontre de Bachar al-Assad. Le régime syrien allonge "la longue liste des promesses non tenues" en lançant de nouvelles offensives contre des villes syriennes alors qu'il s'est engagé à respecter le plan Annan de sortie de crise, a ainsi déclaré la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, lors de cette conférence réunissant plus de 70 pays et l'opposition syrienne.
Manifestant la même impatience, le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, a insisté sur la nécessité de "fixer une limite dans le temps" au régime de Damas pour mettre en oeuvre le plan Annan. "Il y a un risque bien sûr d'enlisement, et on voit bien la tactique du régime qui est de gagner du temps. C'est la raison pour laquelle il faut, et nous sommes tous d'accord là dessus, fixer une limite dans le temps à cette action" de l'émissaire international Kofi Annan, a déclaré M. Juppé. Le plan Annan préconise la cessation de toute forme de violence par toutes les parties sous supervision de l'ONU, la fourniture d'aide humanitaire aux zones affectées par les combats et la libération des personnes détenues arbitrairement.
Pas de livraison d'armes 
Première décision de cette réunion, Les "amis de la Syrie" ont reconnu le Conseil national syrien (CNS), comme "représentant légitime" des Syriens, a indiqué l'agence de presse turque Anatolie, citant le communiqué final de la conférence. Outre cette décision symbolique, la conférence doit constituer un groupe de travail sur des sanctions à adopter contre le régime syrien, qui se réunira "à Paris sousquinzaine", selon M. Juppé. Il faut soutenir le droit à la "légitime défense" des Syriens face à la répression si l'ONU n'agit pas, a lancé pour sa part le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, à l'ouverture des travaux. "Si le Conseil de sécurité (de l'ONU) manque une nouvelle fois une opportunité historique, il n'y aura pas d'autre choix pour la communauté internationale que de soutenir le droit à la légitime défense du peuple syrien", a-t-il dit. Le chef de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, a lui aussi appelé les participants à faire pression sur le Conseil de sécurité de l'ONU pour qu'il mette en oeuvre des mesures "contraignantes" contre le régime deBachar al-Assad.
Les livraisons d'armes, que le prince Saoud al Fayçal, chef de la diplomatie saoudienne, juge de l'ordre du "devoir", ne sont toutefois pas à l'ordre du jour.  Les Etats membres du Conseil de coopération du Golfe prônent en revanche des transferts de fonds pour inciter les militaires à déserter et à rallier les rangs de l'Armée syrienne libre (ASL), a-t-on précisé.

Pendant ce temps, sur le terrain, le régime syrien a poursuivi sa répression. Au moins 40 personnes ont été tuées dimanche en Syrie, dont 15 membres des forces gouvernementales, dans de violents combats et des attaques rebelles à travers le pays, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Au lendemain de l'annonce par le régime de Bachar al-Assad qu'il avait gagné "une fois pour toutes" la bataille contre l'opposition et les insurgés, ses troupes tentaient toujours d'écraser les poches de résistance

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