Mots clés : Législatives, Rachida Dati, François Fillon
Par Jim JarrasséMis à jour | publié Réactions (3)
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François Fillon et Rachida Dati briguent tous les deux la 2e circonscription de Paris.Crédits photo : JEAN-FRANCOIS MONIERBERTRAND LANGLOIS/AFP
La maire du VIIe arrondissement, qui brigue la même circonscription que le premier ministre dans la capitale, lui reproche d'avoir nommé au Conseil économique social et environnemental des proches susceptibles de l'aider dans sa campagne.
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Rachida Dati fait ici référence à la nomination par décret présidentiel de 72 personnalités au Cese, intervenue le 6 mars dernier. À l'époque, la CGT avait évoqué «la précipitation» de cette décision prise à six semaines de la présidentielle, pour «remercier» des membres de l'UMP. «La grande majorité des élus ou anciens élus nommés sont tous encartés à l'UMP», précisait le syndicat dans un communiqué. Parmi eux figurent plusieurs représentants parisiens, soutiens de François Fillon, comme les conseillers du XVe arrondissement Alain Destrem et Joëlle Chérioux, ou Laurence Douvin, élue dans le XVIIe arrondissement et qui a déjà siégé plusieurs fois au Cese.
«Il mène un combat acharné contre moi»
Rachida Dati n'en est pas à sa première accusation de clientélisme à l'encontre de François Fillon. En octobre dernier, elle avait déjà reproché au premier ministre d'avoir fait embaucher à Bercy Dominique Tiberi, fils de Jean Tiberi et délégué de la 2e circonscription à la fédération UMP de Paris, contre l'avis du ministère. Une nomination par décret au poste de contrôleur général économique et financier qui avait finalement été annulée par le Conseil d'État en décembre. La juridiction précisait dans sa décision que les auteurs du décret avaient «commis une erreur manifeste d'appréciation en estimant que M. Tiberi présentait les aptitudes requises pour une telle nomination». Rachida Dati avait également accusé François Fillon d'avoir nommé au sein de son cabinet une ancienne collaboratrice de l'UMP au Conseil de Paris pour faciliter son parachutage dans la capitale.Aujourd'hui, elle reproche à son rival de bénéficier de privilèges. «Quand je vois le traitement qui a été fait à d'autres ministres, c'est vrai qu'on lui a épargné beaucoup de choses. Il a organisé cette semaine de nombreuses réunions pour sa campagne pour les législatives à Paris. Il a convoqué les militants, [parce qu'il] a accès à des fichiers par la fédération UMP de Paris.» «Ce n'est un secret pour personne: il mène un combat acharné contre moi, il met la pression pour que je sois exclue de la campagne présidentielle. [Mais] on a besoin de tout le monde pour gagner», a encore déclaré l'eurodéputée. Avant d'ajouter, ironique: «Ce qui le sauve, c'est peut-être son apparence, parce qu'il est bien coiffé, un beau costume, des chaussettes rouges, donc tout va bien!»