Créé le 30-03-2012 à 11h31 - Mis à jour à 14h01 1 réaction
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par Jean-Baptiste Vey
PARIS (Reuters) - Le déficit public de la France a été moins élevé que prévu l'an dernier, ce qui facilitera la tâche du prochain président si la croissance économique ne s'effondre pas.
L'annonce d'un déficit à 5,2% du PIB vendredi, au lieu de 5,7% prévu en loi de finances, a poussé le gouvernement à améliorer sa prévision pour 2012 à 4,4% au lieu de 4,5%.
Favori des sondages, le socialiste François Hollande prévoit quant à lui d'atteindre 4,5% fin 2012 et 3,0%, limite du pacte de stabilité européen, fin 2013, comme Nicolas Sarkozy.
L'effort pour y parvenir serait donc moins important que prévu.
Le président sortant s'est félicité du chiffre de 2011.
"La France a fait beaucoup mieux grâce aux efforts des Français", a-t-il dit.
Mais la tendance de janvier a été mauvaise et un net ralentissement économique est attendu pour l'ensemble de 2012, susceptible de faire déraper les comptes s'il était plus marqué.
Le "bon" chiffre de 2011 devra en outre être confirmé par une nouvelle appréciation attendue le 15 mai.
DOUTES IMPORTANTS POUR 2012
Le solde public, qui comprend les comptes de l'Etat, des collectivités locales et des administrations de sécurité sociale, n'a pas été positif depuis 1974.
Nicolas Sarkozy promet de revenir à l'équilibre fin 2016 et son adversaire socialiste François Hollande fin 2017.
L'année 2012 ne s'est pas ouverte sur une nette amélioration.
En janvier, le déficit de l'Etat, composante la plus importante du déficit public, a baissé de moins d'un milliard d'euros par rapport à janvier 2011.
Un signal négatif, même si les paramètres comptables ne sont pas identiques, à la hausse comme à la baisse, un impact positif de 2,6 milliards d'euros ayant par exemple été enregistré grâce à la vente de fréquences hertziennes.
Le déficit de l'Etat en février sera publié le 6 avril.
Surtout, la vigueur de la croissance économique cette année, dont dépend largement le montant des recettes, est incertaine.
Le gouvernement vient de relever sa prévision de croissance 2012 à 0,7% contre 0,5% auparavant (après +1,7% en 2011), tandis que François Hollande prévoit 0,5%.
Les institutions internationales et les économistes sont moins optimistes, le FMI prévoyant 0,2%, l'OCDE 0,3% et la Commission européenne 0,4%.
LA FRANCE SOUS SURVEILLANCE
L'évolution des finances publiques est cruciale pour la France, déjà privée de son précieux AAA par Standard and Poor's et dont la note souveraine est placée en "perspective négative" par les trois principales agences.
Ses coûts d'emprunt sur les marchés financiers pourraient augmenter, ce qui rendrait l'effort de redressement des comptes encore plus important.
L'écart de rendement ("spread") entre la dette publique française à 10 ans et la dette allemande est actuellement supérieur à 110 points de base, soit 1,1%.
Ce niveau est bien plus faible que celui atteint en novembre, au plus fort des tensions sur la dette en zone euro, à près de 200 points, mais il est très supérieur aux 30 à 40 points constatés en période "normale".
