vendredi 30 mars 2012

Le camp Sarkozy se remet à y croire, de plus en plus ouvertement



Publié le 30.03.2012, 14h19
En public du moins, la prudence reste de mise. Mais, porté par une batterie de sondages le plaçant en tête du premier tour, Nicolas Sarkozy, qui a remis la sécurité et l'immigration au coeur de ses discours, a recommencé cette semaine à envisager une victoire sur le toujours favori des sondages au second tour François Hollande.

En public du moins, la prudence reste de mise. Mais, porté par une batterie de sondages le plaçant en tête du premier tour, Nicolas Sarkozy, qui a remis la sécurité et l'immigration au coeur de ses discours, a recommencé cette semaine à envisager une victoire sur le toujours favori des sondages au second tour François Hollande. | Boris Horvat

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En public du moins, la prudence reste de mise. Mais, porté par une batterie de sondages le plaçant en  du premier tour, , qui a remis la sécurité et l'immigration au coeur de ses discours, a recommencé cette semaine à envisager une victoire sur le toujours favori des sondages au second tour .
C'est un ministre qui l'affirme. "L'espoir a changé de camp". 
Et incontestablement, une brise optimiste s'est mise à souffler ces derniers jours sur la caravane électorale du candidat de l'UMP. Les sourires s'allongent, le ton s'affirme et les militants entonnent les "on a gagné, on a gagné" de rigueur avec la sincérité de ceux qui commencent à y croire.
Officiellement, les enquêtes d'opinion qui placent désormais presque systématiquement Nicolas Sarkozy devant François Hollande au soir du premier tour et pronostiquent un resserrement au second n'ont pas plus à voir avec ce regain de sérénité que le soleil printanier qui illumine le pays.
"Je n'ai pas voulu commenter les sondages lorsqu'ils étaient mauvais", a professé le président sortant, "ce serait très malhonnête de les commenter maintenant qu'ils sont bons".
Plus question pour celui qui jure qu'il a beaucoup "appris" depuis cinq ans de se laisser aller à plastronner comme en 2007 sur le mode: "cette élection, je commence à bien la sentir". Ou de répéter à haute voix sa certitude, rapportée par Le Monde et le JDD, de l'emporter sur le "nul" François Hollande.
N'empêche. En devisant jeudi avec la presse au "Café de l'avenir" de Vestric-et-Candiac, dans le Gard, le président n'a pas réussi à cacher sa confiance très longtemps. "Je suis heureux en campagne", a-t-il lâché, "on fait des salles qu'on ne faisait pas en 2007".
Face à son rival du PS, Nicolas Sarkozy pense aussi avoir emporté la bataille des idées. "Le changement, c'est nous", a confié le candidat UMP, "parce que les idées nouvelles, c'est nous". Et surtout, il est persuadé comme en 2007, malgré les critiques sur sa "droitisation", d'avoir choisi la bonne stratégie pour mobiliser son camp au premier tour.
Depuis deux semaines, il a consacré l'essentiel de ses discours à agiter la menace d'une immigration de masse sur le "modèle social français" ou à dénoncer "l'Europe passoire" de Schengen. Et dans la foulée des tueries de Montauban et Toulouse, il a refait de la sécurité une de ses priorités.
"Ce sont des sujets sur lesquels il est beaucoup plus crédible que François Hollande", justifie un député UMP, "il a bien raison de ne plus trop parler de la crise et du chômage, sur lesquels la gauche le renverrait inévitablement à son bilan, qui est loin d'être excellent".
Enfin, dernier motif de réjouissance, la majorité accueille en se frottant les mains la progression du candidat du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon. "Un Mélenchon fort au premier tour va forcer Hollande à muscler son discours de gauche", veut croire un membre du gouvernement, "et donc détourner de lui au second tour plus d'électeurs de Bayrou".

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