vendredi 30 mars 2012

Le coup de filet dans les milieux islamistes débouche sur 17 mises en garde à vue



Des policiers du GIPN arrêtent un homme près de Nantes, le 30 mars.
Des policiers du GIPN arrêtent un homme près de Nantes, le 30 mars. (Photo Jean-Sebastien Evrard. AFP)
La police a saisi des armes et placé en garde à vue 17 personnes vendredi à l'aube dans les milieux islamistes radicaux en France, plus d'une semaine après la mort de Mohamed Merah, le tueur au scooter, a-t-on appris de sources proches de l'enquête.
Parmi les interpellés figure Mohammed Achamlane, leader de Forsane Alizza («Les Cavaliers de la Fierté»), un groupe salafiste radical dissous en février par le ministre de l'Intérieur Claude Guéant qui l'accusait de préparer à la lutte armée.
Sur Europe 1, Nicolas Sarkozy a expliqué que cette opération n'était«pas liée simplement à Toulouse, c'est sur tout le territoire, c'est en lien avec une forme d'islamisme radical et c'est en plein accord avec la justice».
«Je peux vous dire qu'un certain nombre d'armes, des Kalachnikov, ont été saisies et que dans la République française, quand on habite dans un quartier, on n'a pas à y habiter avec une Kalachnikov», a-t-il poursuivi.
«Il y aura d'ailleurs d'autres opérations qui continueront et qui nous permettront également d'expulser du territoire national un certain nombre de gens qui n'ont, au fond, rien à y faire», a ajouté le président candidat. «Le traumatisme de Montauban et Toulouse a été profond dans notre pays, un peu - je ne veux pas comparer les horreurs - un peu comme le traumatisme qui a suivi aux Etats-Unis et à New York l'affaire de septembre 2001, le 11-Septembre», a également jugé Nicolas Sarkozy.
Selon un haut responsable policier, «une centaine» d'islamistes radicaux sont dans le collimateur des autorités.
Dix-neuf personnes, dont trois femmes, ont été interpellées : cinq en Ile-de-France (Alfortville, Nanterre, Asnières et Montreuil), quatre dans la région nantaise, autant dans l'agglomération lyonnaise et en Provence-Alpes-Côte d'Azur et deux dans le quartier toulousain du Mirail.
La police a procédé à ce vaste coup de filet, notamment à Toulouse, plus d'une semaine après la mort de Mohamed Merah, le tueur au scooter. Mais l'opération n'est «pas directement liée» à l'enquête sur les crimes de Merah, a expliqué une des sources. Il a pour but de«démanteler des filières», a-t-on ajouté sans plus de précision.
L'action des policiers a conduit à la saisie d'armes, notamment des Kalachnikov. C'est le cas à Nantes sur le lieu de l'interpellation de Mohammed Achamlane, où les enquêteurs ont retrouvé trois de ces fusils automatiques ainsi qu'un pistolet Glock et une grenade, a affirmé une source policière.
Après la mort de Merah le 22 mars, Nicolas Sarkozy avait demandé à la police de procéder à l'«évaluation» de la dangerosité des personnes connues pour entretenir des sympathies avec l'islam radical.
Le procureur de Paris François Molins avait de son côté indiqué que les investigations allaient «porter désormais sur la recherche de tout complice».
Cette vaste opération était menée par les enquêteurs de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) avec, pour certaines cibles, l'appui de l'unité d'élite de la police nationale, le Raid. Elle était notamment en cours à Toulouse, dans le quartier populaire du Mirail, selon une des sources.

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